Les éditions René Kieffer (1909-1950)
Introduction
René Kieffer (1876-1963) est un relieur d’art qui a exercé son métier pendant toute la première moitié du xxe siècle. D’abord disciple de
Marius-Michel, il adopte le style Art Déco dans les années vingt. De 1919 à 1923, il exécute les reliures que dessine Pierre Legrain pour
Jacques Doucet. Dans les années vingt, il est à la tête d’un atelier important, pouvant relier jusqu’à 2082 volumes par an, en 1928. De
l’atelier René Kieffer sortent aussi bien des reliures modestes que les reliures les plus luxueuses, aux décors d’avant-garde.
À partir
de 1909, René Kieffer se lance dans l’édition de livres de luxe illustrés. Il apprend le métier auprès de confrères : Auguste Blaizot qui
joint son nom aux premières éditions de René Kieffer, Georges Crès, Albert Messein, Le Mercure de France qui lui confient la direction de
quelques volumes pour leurs propres éditions. Au début des années vingt, il ouvre une librairie sur les lieux de l’atelier de reliure. Les
trois activités principales de René Kieffer que sont la reliure, l’édition et la librairie sont liées par leur objet commun : le livre.
Elles fonctionnent étroitement ensemble.
Etudier toute l’œuvre de René Kieffer était impossible dans le cadre de cette étude. Le choix
des éditions René Kieffer permettait de restreindre le corpus tout en abordant les trois domaines : l’édition, la reliure, par l’étude des
reliures d’édition, et la librairie, par la vente des éditions. Par ailleurs, ce sujet permettait d’aborder un domaine de l’histoire du
livre qui reste peu étudié : les éditions de luxe illustrées des années vingt et trente. René Kieffer est l’un de ces nombreux petits
éditeurs, qui ont profité du nouvel engouement pour la bibliophilie après la Première guerre mondiale, engouement qui s’est tari avec la
crise des années trente.
La première tâche était d’établir le catalogue des éditions René Kieffer. Ce catalogue est composé de deux
parties, l’une consacrée aux éditions, l’autre aux reliures prévues pour ces éditions. Cette séparation se justifie par les méthodes
utilisées, différentes dans l’un et l’autre cas. De plus, elle facilite la lecture du commentaire tiré de l’analyse du catalogue, qui traite
successivement des éditions en condition brochée, puis des reliures d’édition.
Sources
Deux fonds ont servi pour cette étude. Le fonds René Kieffer, conservé à la Réserve des livres rares et précieux de la Bibliothèque nationale de France, contient un grand nombre de maquettes de décors de reliures. Le fonds des archives des éditions René Kieffer, fonds privé, renferme des maquettes d’édition et de la correspondance. Cependant, les archives des éditions René Kieffer restent très lacunaires : les archives comptables ont été perdues pendant la Seconde guerre mondiale ; les maquettes, dessins originaux d’illustrateurs, correspondances relatives aux éditions ont été dispersés dans les exemplaires. Les ouvrages édités et reliés par René Kieffer ont été consultés à la Bibliothèque nationale de France (Réserve des livres rares et précieux, département des estampes et de la photographie) et dans des collections particulières.
Première partieLe livre, de la fabrication à la vente
Chapitre premierLa production des éditions rené kieffer
Le catalogue des éditions René Kieffer comporte 131 éditions illustrées, de 1909 à 1950. La production offre une évolution sans surprise. L’activité éditoriale reste modeste de 1909 à 1919 : 9 éditions pour la Collection éclectique. Très ralentie pendant la Première guerre mondiale, elle reprend en 1919 et augmente jusqu’en 1925 où elle culmine, avec vingt nouvelles éditions pour cette année, puis elle baisse à nouveau, tend à disparaître dans les années trente, mais se maintient par la sortie de quelques volumes jusqu’en 1950. Le ralentissement des années trente s’explique par le discrédit qui touche la bibliophilie en général après la production inégale des années vingt. Après la Seconde guerre mondiale, la bibliophilie que pratique René Kieffer est passée de mode. La durée des projets est très variable, allant de un an à onze ans, selon les exemples étudiés.
Chapitre IIAspects matériels des éditions rené kieffer
À l’exception de la collection L’amour des livres, dont les vingt volumes ont des dimensions régulières, les éditions René Kieffer sont de tailles variables en nombre de pages et en format. Les tirages vont de 100 à 1050 exemplaires numérotés par édition. La majorité des éditions a un tirage qui tourne autour de 500 exemplaires. Les principaux papiers utilisés sont le papier du Japon pour les exemplaires de tête, le vélin pour les exemplaires ordinaires. Ces caractéristiques matérielles placent d’emblée les éditions René Kieffer dans la catégorie des livres de luxe.
Chapitre IIIL’équipe artistique
René Kieffer supervise toute la fabrication de l’édition, d’un point de vue artistique aussi bien qu’administratif. Il rassemble le travail des nombreux acteurs de l’édition. Il peut déléguer des projets à son fils, Michel Kieffer, mais garde le contrôle final du travail jusqu’en 1950. Les auteurs, les traducteurs, les illustrateurs sont liés à lui par des contrats. L’éditeur publie très peu d’éditions originales. La plupart du temps, ses relations avec les auteurs et traducteurs se résument au paiement de droits, plus souvent par l’intermédiaire de leur éditeur courant. Par contre, les contrats des illustrateurs les contraignent à abandonner leurs droits sur les illustrations de l’édition. Les imprimeurs typographes des éditions René Kieffer sont nombreux et toujours cités dans l’achevé d’imprimer, comme acteurs de l’édition. Les imprimeurs en taille-douce et les coloristes le sont plus rarement.
Chapitre IVLes stratégies éditoriales
René Kieffer adapte sa production aux exigences de son public. La production évolue donc dans le temps, en fonction des modes
bibliophiliques, par des changements de présentation et de techniques d’illustrations. Des années dix aux années vingt, les éditions
passent d’une mise en page serrée à une mise en page aérée, l’emploi du pochoir devient beaucoup plus fréquent et supplante celui de
l’eau-forte. Dans les années vingt, la préoccupation de l’éditeur est d’élargir son public, aussi bien vers les bibliophiles les plus
exigeants, les plus fortunés qui achètent des exemplaires de tête, que vers les bibliophiles les plus modestes, auxquels il destine la
collection de demi-luxe L’amour des livres. Dans cette perspective, la hiérarchie des tirages de chaque édition (tirage
ordinaire sur vélin, tirages sur Japon enrichis d’illustrations originales, de suites...) permet de satisfaire ces différents types de
bibliophiles. Cependant, la recherche d’un public large ne se fait pas au détriment de la qualité des éditions car la maison Kieffer doit
incarner le livre de luxe à travers chacune de ses productions. Dans les années trente et quarante, les hésitations de l’éditeur
témoignent sans doute qu’il n’est pas parvenu à retrouver un public. Il essaie différentes formules sans être fidèle à aucune : éditions à
tirage restreint ou au contraire très large, éditions soignées ou plus médiocres. Enfin, il diversifie sa production à l’édition de
portefeuilles d’illustrations ou d’ouvrages sur la bibliophilie dans les années trente.
Une vision transversale, et non plus
chronologique, permet d’identifier des thèmes particulièrement vendeurs que René Kieffer choisit à cet effet, ou qui visent des publics
particuliers. La spécialité de René Kieffer est l’édition illustrée humoristique, caractère auquel se joignent d’autres thèmes appréciés,
comme l’érotisme, la misogynie, la satire. Les professions libérales, en particulier les médecins, semblent constituer une part importante
de la clientèle de René Kieffer, d’après le nombre de publications qui semblent leur être dédiées.
Chapitre VLa vente des éditions
Le prix des exemplaires varie selon la technique d’illustration utilisée et la catégorie de tirage. Le point de vente principal des éditions est la librairie René Kieffer. La publicité est assurée par les expositions auxquelles René Kieffer participe et par des prospectus qu’il édite. Les critiques de la presse spécialisée sont souvent favorables à René Kieffer. La rentabilité des éditions est très difficile à mesurer. Les exemplaires sont écoulés sur plusieurs années, parfois plus de dix ans ; il s’agit donc d’une rentabilité à long terme. Les premières éditions des années dix sont épuisées dès les années vingt. Par la suite, les éditions se vendent plus ou moins bien : les éditions illustrées à l’eau-forte se vendent mieux, ainsi que celles illustrés par des artistes connus comme Joseph Hémard.
Chapitre VILes projets avortés
Les projets abandonnés semblent très nombreux. Nous ignorons souvent les raisons de ces échecs. René Kieffer renonce à des projets trop chers ou trop risqués ; il apparaît donc comme un éditeur prudent.
Deuxième partieFabrication artistique du livre
Chapitre premierLe texte
René Kieffer a édité des textes d’auteurs de toutes les époques. Deux types de textes dominent : les “ classiques ”, titres connus de
tous pour lesquels l’illustration donne un éclairage inédit, souvent humoristique, et les auteurs plus contemporains consacrés par la
bibliophilie comme Albert Samain ou Anatole France. René Kieffer édite beaucoup d’auteurs liés au Mercure de France, maison dont il est
lui-même très proche pour y avoir dirigé quelques éditions. Des treize éditions originales publiées par René Kieffer, plusieurs sont des
commandes de l’éditeur à l’auteur d’un texte qui doit s’inspirer d’une série d’illustrations déjà réalisées. Le texte, indissociable des
illustrations, ne peut être réédité. En général, ce qui préside au choix d’un texte est sa “ rareté ” sur le marché de la bibliophilie :
le texte ne doit pas avoir été édité trop récemment ou trop souvent en édition de luxe illustrée, sauf pour quelques textes dont la
réputation bibliophilique assure le succès de chaque nouvelle édition, Les fleurs du mal de Charles Baudelaire, par
exemple. Avant de choisir le texte, René Kieffer choisit un illustrateur avec lequel il souhaite travailler. L’illustrateur a donc son mot
à dire dans le choix du texte, mais René Kieffer prend la décision finale. Parfois, René Kieffer apporte un soin particulier à l’édition
du texte - les erreurs flagrantes sur l’édition du texte sont rares -, en l’assortissant d’une préface, d’une introduction, de notes
rédigées par une personnalité qui fait autorité, qui apporte son crédit à l’édition, mais ces cas restent rares.
Dans toute
publication de luxe, la qualité littéraire du texte est une condition nécessaire. Cependant, c’est l’illustration, la présentation de
l’édition qui font le succès de l’édition. Chaque édition a sa propre mise en page, aucune ne ressemble à une autre, à l’exception de la
collection L’amour des livres, dont la présentation est uniforme. Le caractère typographique le plus employé est le
caractère de Bernard Naudin, aussi bien en italique qu’en romain. Les mises en pages de René Kieffer sont caractérisées par l’emploi de la
couleur, en touches discrètes, distribuées dans la typographie, qui sont en rappel de la couleur de l’illustration. Une des originalités
des éditions René Kieffer sont les quelques éditions dites “ manuscrites et enluminées ”, dans lesquelles l’écriture de l’illustrateur est
reproduite par un procédé de reproduction photomécanique, à la place du caractère typographique. Ecriture et illustration sont alors
mêlées l’une à l’autre, comme dans un manuscrit enluminé.
Chapitre IIL’illustration
Les illustrateurs des éditions René Kieffer sont très nombreux : on en compte soixante-dix. La plupart sont aujourd’hui inconnus et il
est difficile de trouver des renseignements sur eux. Artistes de profession, ils exercent souvent plusieurs métiers artistiques ;
l’illustration du livre est une occupation parmi d’autres. Pour quelques-uns, et non des moindres (Joseph Hémard, Jacques Touchet, Sylvain
Sauvage, Pierre Brissaud, Jacques Drésa), la rencontre avec René Kieffer semble être décisive dans leur carrière. Le premier, il leur
donne l’occasion de s’exprimer dans le livre de luxe, par la technique qu’ils maîtrisent le mieux : l’illustration au trait coloriée au
pochoir. René Kieffer est considéré par ses contemporains comme un éditeur audacieux par cet emploi de la couleur et de procédés de
reproduction photomécanique.
De la diversité des illustrateurs, il résulte une variété des techniques et des styles employés pour les
illustrations des éditions. L’illustration au trait coloriée au pochoir est le procédé qui domine la production ; René Kieffer en a fait
sa spécialité. L’eau-forte, la gravure sur bois, la phototypie, la lithographie sont plus rarement employées. Les illustrateurs sont très
peu influencés par les courants artistiques contemporains. Seul Frans Masereel peut être considéré, à l’époque, comme un artiste
d’avant-garde : les quatre éditions illustrées pour René Kieffer utilisent un langage expressionniste, parfois influencé par le cubisme.
Plusieurs illustrateurs sont influencés par le style Art Déco. Mais la plupart du temps la stylisation adoptée par les illustrateurs ne
peut être rattachée à aucune école.
Les éditions sont d’aspects très différents, dans le style des illustrations, dans les mises en
pages ; les couvertures, les pages de titre, les faux-titres et les achevés d’imprimer sont à l’image de cette diversité et sont le
support d’une part importante de l’effort décoratif de René Kieffer et de ses illustrateurs.
L’illustration est ce qui fait l’attrait
de l’édition. Les différents tirages se distinguent par des papiers plus ou moins précieux, mais surtout par l’ajout d’illustrations
originales ou de suites pour les exemplaires de tête. La valeur de l’exemplaire est donc fonction du nombre d’illustrations qu’on a
ajoutées par rapport au tirage le plus ordinaire. Le texte est alors plutôt un prétexte ; l’amateur s’intéresse avant tout à
l’illustration.
Troisième partieLes reliures des éditions René Kieffer
Chapitre premierDes reliures pour les éditions René Kieffer
René Kieffer conçoit des reliures pour ses éditions. La production de reliures d’édition suit le rythme de la production des éditions
René Kieffer ; elle est une activité importante de l’atelier. Les reliures sont faites en série : beaucoup d’exemplaires sont reliés peu
après la sortie du livre, puis des séries plus petites suivent, au fur et à mesure des ventes. Tous les exemplaires ne sont pas reliés en
reliures d’éditions ; un bon nombre sont vendus brochés.
Si les éditions elles-mêmes sont d’aspects très divers, la reliure
d’édition, ultime parure du livre, permet un tant soit peu d’unifier cette production disparate par ses caractéristiques techniques. La
plupart des éditions sont reliées en veau coloré, les deux plats sont frappés d’une plaque décorative à froid. Le dos est à nerfs, ornés
de petits fers à froid qui rappellent les plats. La couleur de la peau est au choix du collectionneur, mais la formule technique de la
reliure d’édition est la marque de l’atelier Kieffer. Seules les premières éditions des années dix sont reliées en maroquin frappé d’un
décor doré, parées de gardes intérieures imprimées de deux gravures supplémentaires de l’illustrateur. Enfin les portefeuilles de
photographies maintiennent leurs planches dans une reliure à glissière dont René Kieffer détient le brevet.
Le décor de la reliure
est propre à chaque édition. Les décors “ de style ” sont sans rapport immédiat avec le texte de l’édition : c’est le cas des décors
floraux Art Déco, ou des décors à motifs géométriques. Les décors les plus courants sont les décors à représentation figurée. Certains
fonctionnent comme des emblèmes des textes qu’ils couvrent, étant centrés sur un objet ou une nature morte. D’autres sont directement
inspirés de l’illustration de l’édition, souvent dessinés par l’illustrateur lui-même. Un même décor peut servir à unifier quelques
éditions proches, pour donner un effet de collection. Tous les volumes de la collection L’amour des livres sont couverts
d’un même décor. L’originalité des décors des reliures d’édition réside dans l’utilisation des possibilités décoratives naturelles du
cuir : l’estampage à froid crée une bichromie du cuir par son écrasement sous la plaque, mode d’expression propre aux reliures des
éditions René Kieffer.
Les livres reliés sont vendus à la librairie René Kieffer. Si la reliure d’édition fait bien partie de
l’édition, elle peut être vendue séparément : l’amateur achète d’abord un exemplaire broché, qu’il échange quelques mois plus tard contre
un exemplaire relié moyennant le prix de la reliure. Cette dissociation entre la sortie de l’édition et celle de la reliure permet une
sorte de vente à crédit pour les bibliophiles qui ne pourraient pas s’offrir d’emblée un exemplaire relié. La reliure d’édition présente
un certain nombre d’avantages pour le bibliophile : relativement peu chère, elle permet au bibliophile d’éviter les délais d’une reliure
de commande, elle donne une cohérence au livre, à la fois édité et relié par René Kieffer. Cependant, les bibliophiles plus exigeants ne
se satisfont pas d’une reliure trop modeste. René Kieffer propose donc d’aménager la reliure d’édition au goût des collectionneurs.
Chapitre IIDes reliures pour bibliophiles
La reliure prévue peut être modifiée sur demande du bibliophile : le maroquin peut être substitué au veau, le décor prévu à froid peut
être doré, mosaïqué. Ces modifications ont lieu, la plupart du temps, sur des exemplaires de tête. Le décor reste pourtant inchangé.
Pour quelques éditions, René Kieffer semble avoir conçu un décor spécial pour les exemplaires de tête. Ce second décor qui facilite
la dorure et la mosaïque par son dessin, singularise l’achat du collectionneur, soucieux d’acquérir un exemplaire “ rare ” par son tirage
et le décor de sa reliure.
Ces différentes modifications de la reliure d’édition ont lieu parce que le public des éditions est un
public de bibliophiles hétérogène. René Kieffer réintroduit, dans une certaine mesure, un rapport personnel à chaque client en lui
proposant de modifier lui-même la reliure initialement prévue pour tous les exemplaires. Les solutions qu’il propose pour personnaliser la
reliure d’édition satisfont un public hétérogène par ses exigences et ses possibilités financières.
Conclusion
Editeur, René Kieffer est avant tout un coordonnateur entre les différents acteurs de l’édition. Chef d’entreprise avisé, ses choix
peuvent paraître prudents. Contrairement aux autres petits éditeurs de livres de luxe de l’époque, il résiste au désintérêt des années
trente pour la bibliophilie qu’il pratique. L’édition est en effet une activité d’appoint de la reliure.
Le bilan artistique est
difficile à tirer tant la production est diverse. L’utilisation de la couleur est la seule caractéristique commune à un grand nombre
d’éditions. A l’absence de parti pris esthétique pour les éditions brochées s’oppose la cohérence de la solution des reliures d’édition. Son
idéal est la bibliothèque reliée de cuir, dans laquelle chaque ouvrage, quel qu’il soit, modeste ou luxueux, est relié. La reliure d’édition
est accessible aux bibliophiles les plus modestes, à une époque où la bibliophilie est assez répandue. Cependant, dans sa préoccupation de
satisfaire des clientèles différentes, René Kieffer remet en cause la définition de la reliure d’édition et la modifie à la demande des
collectionneurs.
Annexes
Le catalogue des éditions René Kieffer (131 éditions illustrées, 4 ouvrages sur la bibliophilie, 16 portefeuilles d’illustrations) est
composé de deux parties : l’une décrit les éditions, par ordre chronologique, l’autre restitue la reliure d’édition de chaque édition. Un
même numéro renvoie à la description de l’édition et de sa reliure, dans chaque partie. La description des éditions distingue la zone de
l’édition (titre, adresse, collation, illustrations, tirage) et celle des exemplaires (localisation, caractéristiques d’exemplaires). La
description des reliures restitue la technique et le décor de chaque reliure, consigne les variantes trouvées sur les exemplaires vus, ou
décrits dans des catalogues de vente ou de librairie.
Deux courbes donnent l’évolution de la production d’éditions entre 1909 et 1950
et de reliures entre 1903 et 1962. Un tableau indique le rapport entre la production de reliures d’édition et la production totale de
reliures de l’atelier, par année. Un tableau rassemble les informations trouvées sur les tirages et les prix des éditions, par technique
d’illustration.
Les articles parlant des éditions René Kieffer, et auxquels on se réfère dans le commentaire, sont donnés en annexes.
L’inventaire détaillé des archives des éditions René Kieffer (fonds privé) permet de repérer dans le fonds les pièces dont il est fait
mention dans le commentaire.
Planches
L’album comprend 93 planches dont 59 en couleurs. S’agissant d’une production méconnue, il nous a semblé important de reproduire des pages, des illustrations. Les reliures d’édition sont rares : on en trouve peu dans les collections publiques ; passées de mode, ces reliures ont été souvent cassées. Un grand nombre de reliures est reproduit : elles ont été photographiées dans des collections privées, ou tirées de catalogues de la librairie René Kieffer.