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École des chartes » thèses » 2003

Georges Lanfry et son entreprise (1921-1969)

Au service du patrimoine.


Introduction

Fondée en 1774, l’entreprise Baron devint la société Lanfry après son rachat en 1921 par Georges Lanfry. Cette personnalité hors du commun ­ à la fois catholique engagé, archéologue, chef d’entreprise ­ fit de cette société de bâtiment et de travaux publics spécialisée dans la restauration des monuments historiques (taille de pierre et charpente), l’une des plus importantes dans ce domaine au niveau national. Basée à Déville-lès-Rouen (Seine-Maritime), elle fut chargée après la seconde guerre mondiale de la restauration des principaux monuments historiques rouennais atteints par la guerre : la cathédrale, le Palais de justice, l’église Saint-Maclou furent ses principaux chantiers. Société familiale à la très forte identité, fière d’une ancienneté et d’un savoir-faire rares, elle apparaît comme un exemple particulièrement instructif du rôle et de la place des entreprises dans le monde de la restauration des monuments historiques.


Sources

La monographie de l’entreprise Lanfry a été réalisée à partir des archives de l’entreprise, conservées au siège social à Déville-lès-Rouen. Remontant pour les plus anciennes à 1823, elles présentent pour le xxe  siècle un caractère de complétude assez intéressant même si certaines lacunes ont été constatées, notamment dans le domaine de la comptabilité. L’exploitation du fonds, de taille conséquente, a nécessité au préalable un gros travail de repérage, d’inventaire et de classement sommaire, pour compléter les rares instruments de recherche existants, principalement les registres d’inscription des dossiers de chantier.

Les archives personnelles de Georges Lanfry, qu’il organisa lui-même, ont été préservées par ses héritiers. Conservées dans ce qui fut sa maison d’habitation, ces archives représentent un volume important (plus de cinquante cartons) et couvrent l’ensemble des activités du personnage, tant archéologiques que professionnelles. Elles s’enrichissent d’un très vaste corpus de photographies, principalement des monuments normands vers lesquels Georges Lanfry a porté son attention. Certains documents retrouvés au sein des archives personnelles concernent l’activité de Georges Lanfry à la tête de l’entreprise, établissant des relations étroites entre les deux fonds.

Il a été nécessaire de compléter ce matériau principal par des dépouillements ponctuels aux archives départementales de Seine-Maritime (notamment le fonds Pierre Chirol), à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine (principalement les dossiers de restauration de la collégiale Notre-Dame d’Auffay), ainsi que, de manière plus limitée, à la Direction régionale des affaires culturelles de Haute-Normandie (conservation régionale des monuments historiques), aux archives municipales de Rouen, aux archives de la Chambre de commerce et d’industrie de Rouen et à l’Institut Marc Sangnier, qui a vocation à recevoir à terme une partie des archives personnelles de Georges Lanfry.


Chapitre préliminaire
Avant l’entreprise Lanfry : l’entreprise Baron (1774-1921)


En 1774, un certain Pierre-Denis Baron s’inscrit à la corporation de la maçonnerie à Canteleu : c’est l’acte de naissance de l’entreprise. Après des débuts modestes dans le commerce de matériaux (plâtre, sable), l’entreprise profite au début des années 1820 de sa double implantation à Rouen et à Déville-lès-Rouen pour développer une activité de maçonnerie. Ce n’est qu’en 1844, avec le rachat de la propriété d’Achille Flaubert, père de Gustave, que Pierre-Louis Baron déménage définitivement l’entreprise à Déville. C’est alors la grande époque de l’industrie textile et les manufactures se multiplient dans la vallée du Cailly. L’entreprise Baron profite de ce contexte économique favorable pour construire ou rénover plusieurs de ces manufactures et devenir l’une des plus importantes sociétés de bâtiment et de travaux publics de l’ouest rouennais. Ces chantiers lui ouvrent les portes d’une large clientèle privée, pour laquelle elle bâtit nombre d’immeubles et de châteaux particuliers, à Rouen et dans les communes environnantes.

La société dévilloise obtient également plusieurs chantiers publics importants, notamment de construction et de rénovation d’églises, grâce à son équipe de tailleurs de pierre qu’elle développe à partir des années 1850. La spécialisation dans la restauration des monuments historiques se dessine lentement : au cours de la décennie 1890, marquée entre autres par la construction du Palais Bénédictine à Fécamp, l’entreprise travaille au Palais de justice et à la cathédrale de Rouen, avant de se déplacer à l’abbaye de Jumièges en 1907. Le secteur « production et vente de matériaux », qui s’appuyait sur l’exploitation de deux briqueteries à partir des années 1860, diminue rapidement du fait de l’introduction du béton armé, pour lequel Ernest Baron éprouve dès 1893 un intérêt précoce. La première guerre mondiale ralentit l’activité de l’entreprise, qui construit néanmoins l’église de Fauville-en-Caux en 1913-1916. Les années 1919-1921 sont marquées par la reconstruction du département de la Somme, ainsi que par la position de plus en plus forte de Georges Lanfry face à Maurice Baron au sein de la société dévilloise. Lorsque ce dernier meurt le 30 juillet 1921, dernier représentant d’une dynastie de cinq générations, Georges Lanfry rachète la société dévilloise et la met à son nom.


Première partie
Georges Lanfry (1884-1969) : l’homme


Chapitre premier
Le catholique engagé

Né en 1884, élevé selon des préceptes catholiques, Georges Lanfry s’engage assez jeune dans les patronages rouennais, notamment au sein des Philippins, grâce auxquels il fait la connaissance en 1903 de Marc Sangnier. Compagnon de route de celui-ci au sein du Sillon, puis de la Jeune République, il retire du premier conflit mondial une profonde horreur de la guerre et s’investit désormais dans des causes pacifistes. Organisateur du Congrès de Bierville (1926), du musée itinérant « Paix ou Guerre » (1930-1932), il participe activement à la campagne « Rouen-taudis » en 1925-1926, destinée à dénoncer les conditions de vie déplorables dans certains quartiers rouennais. Trésorier de la Jeune République après la rupture avec Marc Sangnier en 1932, chef du réseau départemental du groupe « Résistance » durant l’Occupation, membre du Comité départemental de libération nationale dès 1943, il joue un rôle de tout premier plan dans la création en mars 1945 du grand quotidien normand Paris-Normandie, dont il devient l’un des deux gérants. Après sa démission de la Jeune République en 1950, il retourne à ses premières amours, la vie religieuse locale, les Cadets normands, et se lance dans une dernière grande aventure, la campagne des chiffonniers d’Emmaüs en 1963-1965. Ses obsèques ont lieu en janvier 1969 à la cathédrale de Rouen, dernier hommage rendu à sa ferveur religieuse.

Chapitre II
L’archéologue

Passionné très jeune par l’archéologie, Georges Lanfry se lance activement, après sa rencontre en 1926 avec l’archéologue anglais John Bilson, dans des fouilles à la cathédrale de Rouen et à l’abbaye de Jumièges, principalement. Après sa découverte d’un déambulatoire du XI e  siècle à Jumièges, en 1927, le nom de Georges Lanfry commence à être connu des spécialistes. Membre (1913), puis président (1940) de la Société des amis des monuments rouennais, membre (1927) puis vice-président (1951) de la Commission départementale des antiquités, membre du conseil de la Société française d’archéologie (1966), il s’impose progressivement comme l’un des spécialistes de l’architecture normande des xie -XIIIe  siècles et participe à la découverte d’une crypte romane à la cathédrale de Rouen, en 1950-1951. On lui doit l’organisation de plusieurs congrès et manifestations nationales et internationales : le congrès international de Jumièges (1954), le congrès archéologique de France de 1966, ainsi qu’une abondante bibliographie, dont une série de monographies consacrée à la cathédrale de Rouen.

Chapitre III
Le bâtisseur

Après une formation d’architecte au sein de l’Ecole des beaux-arts de Rouen et un passage dans deux cabinets d’architectes rouennais, Georges Lanfry entre en 1911 au service de l’entrepreneur Maurice Baron, auquel il rachète sa société en 1921. Chef d’entreprise, il devient en 1938, et jusqu’en 1959, président du Syndicat patronal du bâtiment de Rouen ; à ce poste, il s’illustre notamment lors de négociations avec les syndicats ouvriers en 1936-1938, par l’organisation des « équipes de dégagement et de sauvetage » à Rouen entre 1942 et 1944, ainsi que par son action décisive pour l’apprentissage professionnel. Président de la Fédération nationale du bâtiment de 1945 à 1950, il joue, aux côtés de son ami personnel Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction et de l’urbanisme, un rôle de première importance dans le démarrage de la reconstruction du pays. Entre 1958 et 1962, il est président de la Chambre de commerce et d’industrie de Rouen, ainsi que président de la Troisième Région économique : il voit notamment l’achèvement des travaux de l’estuaire de la Seine et la détermination du tracé de l’autoroute Paris-côte normande. Il est alors secondé à la tête de sa propre entreprise par son fils Marc, qui en devient président-directeur général à la mort de son père en janvier 1969.


Deuxième partie
Analyse économique et sociale de l’entreprise


Chapitre premier
Le marché

La décennie 1921-1931 est marquée par d’importants travaux dans le département de la Somme, très touché par la première guerre mondiale, et autour de Dieppe, où l’entreprise Lanfry dispose entre 1926 et 1932 d’une succursale. La crise des années 1932-1937 entraîne un ralentissement des activités de l’entreprise, dont la spécialité est alors la construction d’églises, à Dieppe (église du Sacré-Cœur à Janval-lès-Dieppe) et dans l’agglomération rouennaise (Saint-Jean Eudes à Rouen, Saint-Vincent-de-Paul à Sotteville). La construction d’un silo à blé à Valmont en 1933 est l’occasion de se familiariser avec le béton armé, avant que la reconstruction partielle de l’église Saint-Nicaise à Rouen (1936-1940) ne confirme la maîtrise de l’entreprise dans ce domaine. Refusant de travailler pour l’Occupant, l’entreprise ne se développe qu’à partir d’août 1944 à l’occasion de la reconstruction de Rouen et de sa région. Après une longue période de déblaiement, les chantiers se multiplient : des immeubles d’habitation (I.S.A.I. des Docks, 1951-1952), un établissement bancaire (Crédit Lyonnais, rue Jeanne d’Arc, 1952), des écoles (groupe scolaire Catherine Graindor, 1959-1962). La réalisation majeure de ces années est l’église Saint-Pierre d’Yvetot (1951-1956 et 1962-1963), à côté de chantiers menés en commun avec d’autres entreprises comme la cité administrative rive gauche (1958-1962), le Théâtre des Arts (1958-1962) ou le Palais des Consuls (1952-1956). La société Lanfry est alors l’une des plus importantes entreprises de construction de la région rouennaise.

Chapitre II
Les facteurs de production

L’entreprise Lanfry est une société familiale, tant au niveau des dirigeants aux conceptions paternalistes (Georges Lanfry, son fils Marc, son petit-fils Jean-Marc), que des ouvriers. La vie interne est très calme, en raison des conditions sociales généreuses accordées par les dirigeants, notamment aux ouvriers tailleurs de pierre qui sont la fierté de l’entreprise (participation aux bénéfices dès 1947, treizième mois, protection sociale particulière). Le comité d’entreprise, instauré en 1942, joue dans ce cadre un rôle important de cohésion et de paix sociale. Entreprise de taille moyenne (510 ouvriers à son apogée numérique en 1952, pour une moyenne située entre 300 et 350), marquée par la culture du savoir-faire et la fierté professionnelle véhiculée par les ouvriers les plus qualifiés, elle reste aux mains de la famille Lanfry malgré deux évolutions juridiques en 1946 (transformation en S.A.R.L.) et en 1957 (transformation en Société anonyme). Ses activités sont réparties sur trois sites : l’administration et la conception technique au siège social à Déville-lès-Rouen, le chantier de taille de pierre rue Jean Rondeaux à Rouen, un dépôt de matériel et de machines rue du Petit-Aulnay à Déville-lès-Rouen. La modernisation technique de l’entreprise se fait progressivement, avec une accélération à l’occasion des grandes chantiers de l’après seconde guerre mondiale : la part de la main-d’œuvre reste toutefois très importante, notamment en raison du secteur monuments historiques qui nécessite un savoir-faire manuel élevé.

Chapitre III
Stratégies et résultats

Les stratégies de l’entreprise sont déterminées par une logique principale : la préservation de l’indépendance face aux banques et aux concurrents potentiels. Les dirigeants limitent leurs prétentions en conséquence, opérant un recentrage progressif de leurs activités sur Rouen et la région rouennaise et jouant durant l’entre-deux-guerres d’un vaste réseau de relations personnelles. La répartition de l’activité entre construction traditionnelle et restauration de monuments historiques évolue en fonction de la conjoncture : ce dernier secteur, limité avant 1944, passe alors à la première place à cause des très vastes chantiers de la cathédrale ou de l’église Saint-Maclou. Ces stratégies prudentes ont comme contrepartie une faiblesse de la surface financière de l’entreprise, et par conséquent, de sa capacité d’investissement : les bilans des années 1965-1968 montrent une entreprise où le poids de la main-d’œuvre et des matériaux est considérable par rapport aux immobilisations productives. Pourtant, la société Lanfry apparaît en 1967-1968 en bonne santé financière malgré un bénéfice d’exploitation assez faible. Le retournement de la conjoncture, qui s’observe à partir de 1967, laisse ainsi planer une certaine menace à moyen terme, que Marc Lanfry aura à affronter durant la décennie 1970.


Troisième partie
La spécificité de l’entreprise Lanfry : Taille de pierre et monuments historiques


Chapitre premier
L’entreprise en exercice : Historique des chantiers de restauration de monuments historiques entre 1921 et 1969

L’activité de restauration des monuments historiques de l’entreprise Lanfry ne connaît un vrai développement qu’après 1944, lorsque s’ouvrent les très vastes chantiers de restauration des édifices atteints par les bombardements. Durant l’entre-deux-guerres, les interventions sont d’ampleur limitée. Les édifices les plus souvent visités sont alors l’abbaye de Jumièges, la cathédrale de Rouen et le château de Martainville. Malgré les importantes opérations de protection préventive des monuments effectuées en 1939-1940, les destructions dues à la guerre sont considérables. A partir de 1941, l’entreprise œuvre quasiment en continu à la cathédrale de Rouen, dont elle reconstitue presque intégralement le bas-côté sud de la nef entre 1944 et 1950. Après la réouverture de la cathédrale en 1956, l’essentiel des attentions se reporte sur l’église Saint-Maclou, dont il faut consolider le clocher et rebâtir une partie du chœur. Au Palais de justice, l’opération la plus spectaculaire, la reconstitution à l’identique de la voûte de la Salle des Procureurs, se déroule entre 1967 et 1969. Les autres édifices rouennais : l’Hôtel de Bourgtheroulde, le temple Saint-Eloi, la Halle aux Toiles, le Bureau des Finances notamment, font l’objet d’interventions plus limitées dans le temps. Hors de Rouen, les activités de l’entreprise sont assez réduites, mis à part l’important chantier de la collégiale Notre-Dame d’Auffay, poursuivi de 1940 à 1967. Bien qu’elles coïncident avec la création d’un ministère des affaires culturelles, les années 1959-1963 sont une période difficile pour l’entreprise, qui pâtit de l’arrêt du financement accordé par le ministère de la construction ; Georges Lanfry tente bien de faire entendre sa voix et de s’opposer à cette mesure, en profitant de ses contacts politiques et journalistiques, mais il doit se résoudre à décider une importante vague de licenciement.

Chapitre II
Les conditions d’exercice de l’activité de restauration des monuments historiques

S’étant formé dans le cabinet de l’architecte des monuments historiques Emile Auvray et disposant d’une forte crédibilité archéologique et professionnelle, Georges Lanfry bénéficie de contacts privilégiés avec l’administration des monuments historiques. Soucieux de conserver du travail à ses ouvriers comme de se voir confier les travaux d’édifices dont il a la passion, Georges Lanfry accepte très régulièrement de diminuer ses prétentions financières, ce qui n’empêche pas quelques conflits d’éclater au sujet notamment du paiement des travaux. Par ailleurs, la collaboration étroite que les architectes en chef Albert Chauvel, Jean-Pierre Paquet ou Henri Jullien entretiennent avec les ouvriers qualifiés de l’entreprise leur permet d’apprécier pleinement la très haute qualité professionnelle des tailleurs de pierre ou des charpentiers de chez Lanfry. Les tailleurs de pierre, formés pour la plupart au sein de la société dévilloise grâce à l’apprentissage organisé en interne par Georges Lanfry, sont unis par une même culture du savoir-faire, de l’amour du matériau et de l’édifice, tandis que les charpentiers, issus en majorité du compagnonnage, apportent avec eux les valeurs traditionnelles des compagnons. Progressivement les techniques d’intervention se mettent au point, le béton armé est utilisé dès les années 1920, soit dans les étaiements, soit dans les consolidations de maçonnerie. Le contrôle des architectes des monuments historiques se faisant de plus en plus strict, les marges de liberté accordées aux ouvriers sont relativement étroites : il apparaît donc très difficile de déterminer d’éventuelles pratiques spécifiques à l’entreprise Lanfry, mise à part une très grande exigence de qualité d’exécution.

Chapitre III
Un exemple de chantier de restauration : La collégiale d’Auffay

Eglise collégiale fondée en 1079, reconstruite en partie au xiiie  siècle et ayant subi de nombreuses modifications jusqu’au xixe  siècle, Notre-Dame d’Auffay possède une remarquable nef gothique du xiiie  siècle, un transept en partie roman et un chœur Renaissance, ce qui en fait l’une des plus belles églises du département de Seine-Maritime. Incendiée par les troupes allemandes en juin 1940, alors que les ouvriers de l’entreprise Lanfry œuvraient à la consolidation de la croisée du transept, elle fait l’objet d’importants travaux de restauration dès décembre 1940. Le chantier se déroule en deux étapes : on restaure tout d’abord le chœur, réouvert au public en 1955, avant de se tourner vers la nef, entre 1958 et 1967. Cet exemple permet d’illustrer plus précisément certaines techniques de restauration et d’insister sur l’importance de la qualité professionnelle de la main-d’œuvre comme sur les relations avec l’administration en charge des monuments historiques. La présence continue de l’entreprise Lanfry sur le chantier, permise par des efforts financiers importants de la part de Georges Lanfry, s’incarne dans la personne du chef de chantier, Robert Petit, qui emménage à Auffay pour surveiller l’édifice et diriger les travaux pendant près de trente années. Le chantier, quoique moins connu que ceux de la cathédrale de Rouen ou de Saint-Maclou, n’en est pas moins remarquable, tant par la qualité du résultat final que par ce qu’il peut révéler sur la véritable nature de l’entreprise Lanfry.


Conclusion

L’entreprise Lanfry de Déville-lès-Rouen se caractérise avant tout par la passion qui l’anime. Héritée d’un archéologue amoureux de sa région normande, transmise aux ouvriers qualifiés fiers de leur savoir-faire, cette passion est l’élément central qui distingue une entreprise spécialisée dans la restauration des monuments historiques, d’une entreprise de construction traditionnelle. Devenue l’une des sociétés emblématiques de ce secteur, la société dévilloise s’est à partir des années 1970 tournée davantage encore vers les monuments historiques pour pallier le ralentissement de la conjoncture économique ; elle sort depuis une dizaine d’années des frontières de la Normandie pour exporter son expérience à l’étranger, tout en assurant la continuité dynastique et en préservant sa taille familiale.


Pièces justificatives

Nombreuses copies de lettres. ­ Extraits de discours de Georges Lanfry.


Annexes

Evolution des chiffres d’affaires de l’entreprise Baron, de l’entreprise Lanfry. ­ Catalogues des principales réalisations de l’entreprise Lanfry. ­ Composition professionnelle de l’entreprise. ­ Répartition géographique et thématique des chantiers. ­ Tableau synoptique des architectes et de architectes en chef des monuments historiques de Seine-Maritime (1921-1969). ­ Effectif du personnel de la taille de pierre.


Iconographie

Photographies de Georges Lanfry. ­ Dessins archéologiques de Georges Lanfry. ­ Photographies de divers chantiers de l’entreprise. ­ Photographies de la collégiale Notre-Dame d’Auffay.