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École des chartes » thèses » 2004

L’émigration espagnole à Paris (1813-1844)


Introduction

Au xixe siècle, la France est une terre d’asile pour des Espagnols qui fuient leur pays. Entre la fin du Premier Empire et la monarchie de Juillet, ce sont des dizaines de milliers d’Espagnols qui y trouvent asile. Les vagues d’émigration espagnole sont alors à la fois multiples et provisoires : se succèdent des afrancesados, partisans de Joseph Napoléon, lors de la retraite des Français en 1813, des absolutistes pendant le Trienio liberal, des libéraux jusqu’à la mort de Ferdinand VII en 1833, des ultraroyalistes comme les agraviados en 1828 et 1829 ou des carlistes pendant la régence de Marie-Christine de Bourbon, des christinos lorsque la régente s’exile en 1840, laissant place au général Espartero, pour ne rentrer en Espagne qu’en 1844. La présence d’émigrés espagnols en France est donc une constante dans la première moitié du xixe siècle. Malgré l’existence d’études sur l’émigration espagnole, en particulier sur les afrancesados et les carlistes, le phénomène a rarement été envisagé globalement, tandis que le cadre parisien n’a pas suscité les faveurs des chercheurs. Trois raisons principales expliquent probablement la rareté des travaux sur Paris : des difficultés dans l’exploitation de sources, tantôt abondantes, tantôt lacunaires, la situation d’exception de la capitale, ville interdite aux réfugiés, enfin, des préjugés sur l’émigration politique de Paris, supposée privilégiée.


Sources

Cette étude prend essentiellement appui, en raison de l’absence d’archives locales parisiennes, détruites en 1871 lors des incendies de la Commune, sur des documents d’archives conservés dans la sous-série F7 (police générale), au Centre historique des Archives nationales, à Paris.

Cette source étant lacunaire à partir de la monarchie de Juillet, des dépouillements ont aussi été effectués aux Archives du ministère des Affaires étrangères, au Service historique de l’Armée de terre - le ministère de la Guerre est en charge de la question des réfugiés jusqu’au début de la monarchie de Juillet -, dans le fonds du cabinet préfectoral aux Archives départementales de la Seine-et-Marne, ainsi que dans les dossiers de la série Francia, embajadas de la section Estado des Archives historiques nationales à Madrid. Ces sources d’archives ont été complétées par des sources imprimées, conservées à la Bibliothèque nationale de France : presse espagnole, brochures politiques.


Première partie
Le contexte d’accueil des réfugiés espagnols à Paris (1813-1844)


Chapitre premier
Contexte de l’émigration espagnole

L’Espagne connaît une période assez troublée dans la première moitié du xixe siècle. Après la défaite de la France en 1813, Ferdinand VII arrive sur le trône et règne en roi absolu, allant jusqu’à rétablir l’Inquisition. Il est alors renversé lors du pronunciamiento de Rafael del Riego. Pendant trois années, le pouvoir, aux mains des libéraux, ne cesse de se radicaliser. Le rétablissement de Ferdinand VII, avec l’aide de la France en 1823, entraîne le départ de milliers d’Espagnols libéraux. L’Espagne s’affaiblit aussi : perte des colonies sud-américaines, difficultés économiques, montée d’une nouvelle opposition politique, de nature ultraroyaliste, qui se cristallise par exemple dans le conflit des agraviados en Catalogne en 1828. La mort de Ferdinand VII en 1833 fait plonger le pays dans le chaos de la guerre civile et dynastique entre les partisans de la jeune reine Isabelle et de sa mère, isabelinos ou christinos, et ceux du frère du roi défunt, don Carlos, appelés carlistes. L’Espagne sombre dans la crise économique et les départs des Espagnols vers la France, au gré des défaites de l’un ou de l’autre camp, sont de plus en plus massifs, jusqu’en 1840, année marquant la fin de la première guerre carliste. Mais les mésententes augmentent alors au sein de la frange libérale. La régente Marie-Christine de Bourbon quitte alors l’Espagne, tandis que le récent vainqueur de la guerre carliste, Espartero s’empare du pouvoir avant d’être renversé à son tour en 1843, date à laquelle ce sont les espartéristes qui doivent alors quitter leur pays. En outre, certaines régions comme la Catalogne restent assez agitées.

Chapitre II
La législation d’accueil des réfugiés espagnols

Le réfugié politique se trouve dans une situation juridique ambiguë. Il est soumis à la loi du pays d’accueil en tant qu’étranger mais, exilé de fait sinon de droit, il se trouve en position d’apatride. Le réfugié est donc un étranger auquel la France applique assez rapidement une réglementation puis une législation spécifique. Alors que le Premier Empire et la Restauration entérinent finalement les pratiques révolutionnaires dans l’accueil des réfugiés, selon un traitement proche de celui du prisonnier de guerre, la monarchie de Juillet constitue une rupture. En raison du nombre important de réfugiés politiques venus de toute l’Europe, elle cherche à rationaliser la politique d’accueil, en mettant en place un nouveau dispositif législatif, inauguré par la loi du 21 avril 1832, qui permet au gouvernement français d’obliger les réfugiés à résider dans certaines villes, et de leur faire quitter le territoire s’ils ne se rendent pas à cette destination ou s’il les juge susceptibles de troubler l’ordre public. La monarchie de Juillet perfectionne par la suite la politique d’astreinte de résidence, tout en diminuant progressivement les taux de secours. Devant le flot de réfugiés, elle tente aussi de développer une politique d’intégration.

Chapitre III
Correspondance du ministère de l’Intérieur autour des réfugiés politiques espagnols

L’arrivée de nombreux réfugiés en France entraîne une production documentaire massive de la part de l’administration qui tente de contrôler le mieux possible cette population mouvante. Mais les moyens, du moins sous la Restauration, restent limités. Les fonctionnaires sont peu nombreux, l’arbitraire demeure important. La monarchie de Juillet constitue une première période de rationalisation, avec l’utilisation de nouveaux documents : le bulletin individuel de réfugié, le certificat de réfugié. On tente aussi d’établir un contrôle général des étrangers réfugiés en France. Cependant les limites de l’administration persistent. L’importante documentation sur les réfugiés constituée au ministère de l’Intérieur est surtout composée de nombreuses lettres des réfugiés sollicitant des secours, l’autorisation de se déplacer ou faisant valoir leurs droits. Pour rédiger leur correspondance, les réfugiés font plutôt appel à des compatriotes qui maîtrisent l’écriture et la langue française. Ils utilisent des procédés souvent similaires pour mettre en avant leur demande, portant aussi bien sur la forme (papier, écriture, présentation), que sur le fond (choix du vocabulaire, niveau de langue, formulaire). Il y a une indéniable proximité entre ces missives, rendant vraisemblable l’existence de formulaires. La représentativité de cette masse documentaire doit cependant être relativisée, en raison du rôle important que joue aussi l’oralité dans les démarches administratives.


Deuxième partie
La vie politique des Espagnols à Paris et leurs relations avec les autorités françaises


Chapitre premier
La vie politique des Espagnols au quotidien. Le regard tourné vers la Péninsule

Ces Espagnols résidant en France pour des raisons politiques, il apparaît assez légitime de consacrer une large part de l’étude à leur activité politique. Les manifestations les plus visibles se font au travers de la production imprimée. Les Espagnols recourent assez peu à la presse : la censure est encore en vigueur et les événements espagnols préoccupent assez peu le lectorat français ; en outre, la production de périodiques nécessite des fonds relativement importants. Les Espagnols y font appel lors des moments forts de leur séjour en France : les Cent Jours et surtout les premières années de la monarchie de Juillet. Leur préférence va à des brochures plus informelles, aux circuits de distribution obscurs, souvent publiées à compte d’auteur. Les langues françaises ou espagnoles sont choisies en fonction du public visé, une partie importante des impressions espagnoles étant destinée au marché sud-américain ou, par voie de contrebande, espagnol. Mais l’activisme politique prend aussi des formes moins repérables lorsque les émigrés préparent leur retour. La recherche de moyens financiers ou humains pour fomenter des révoltes est réelle, même si la part des sociétés secrètes est toute relative. La nécessaire action clandestine des réfugiés, dont le caractère peut aussi s’expliquer par la mentalité d’une époque et la culture politique de leur pays d’origine, les amènent à adopter des pratiques parfois proches de celles de la franc-maçonnerie ou du carbonarisme.

Chapitre II
Les Espagnols dans la vie politique française. Leur participation aux Cent-Jours et à la révolution de Juillet

Les réfugiés espagnols se sont assez peu impliqués dans la vie politique française, l’essentiel de leurs préoccupations va en effet vers les affaires péninsulaires. Néanmoins lors des grands événements, les réfugiés espagnols prennent position. Lors des Cent-Jours, les afrancesados, partisans ou collaborateurs du régime de Joseph Bonaparte en Espagne, ont pu espérer rentrer rapidement en Espagne. Si leur participation au rétablissement de l’Empire est en fait limitée, l’agitation très ostentatoire de quelques Espagnols de Paris et les avantages considérables accordés par l’empereur ternit cependant durablement leur image. Les afrancesados font figure de double traître, à l’Espagne comme à la France, pouvant apparaître comme une menace pour les monarchies restaurées dans l’un et l’autre pays. Le moment majeur pour les réfugiés espagnols de la première moitié du xixe siècle est la révolution de Juillet. Outre la participation de quelques Espagnols à une révolution assez cosmopolite, l’importance de l’événement se mesure surtout à ses conséquences. Le renversement de la monarchie bourbonnienne soulève un large espoir chez les libéraux de toute l’Europe. Les Espagnols souhaitent ainsi étendre le mouvement à la Péninsule et renverser Ferdinand VII. Or, le jeune régime orléaniste apporte un assez large soutien dans les premiers mois de son existence aux tentatives armées des réfugiés sur la frontière des Pyrénées. C’est surtout, de la part du régime orléaniste, un moyen d’effrayer la couronne espagnole pour obtenir une reconnaissance officielle et l’occasion d’éloigner les personnages les plus agités de la capitale. Paradoxalement, l’instauration d’un régime plus libéral en France ne semble guère profiter aux libéraux espagnols : ils se voient éloignés de la frontière pyrénéenne et leurs armes sont confisquées, mais ils sont aussi chassés de Paris entre 1830 et 1832. En effet, le pouvoir leur reproche, ainsi qu’aux réfugiés italiens et polonais, de participer aux troubles révolutionnaires de la capitale. Ces différentes vagues d’expulsion des émigrés de Paris, et surtout celle de 1831 dans le cas des Espagnols, donnent lieu à la production de manifestes rédigés par des réfugiés espagnols de tous milieux qui remettent en cause les choix politiques de la France au lendemain de la Révolution.

Chapitre III
Les Espagnols et l’administration parisienne

Paris, lieu d’accueil d’un nombre limité de réfugiés, à l’accès difficile, constitue néanmoins une place fort originale pour les émigrés, puisque s’y trouvent réunies les institutions politiques françaises, les administrations centrales, ainsi que les représentations diplomatiques. Les Espagnols de Paris sont donc à proximité de leurs principaux interlocuteurs, mais font l’objet d’une surveillance plus étroite, en raison de la grande sensibilité politique de la capitale, surtout par la préfecture de police de Paris. Celle-ci utilise des procédés administratifs courants comme le contrôle de leurs papiers, mais recourt aussi à d’autres méthodes : les filatures, l’espionnage ne sont en effet pas rares.

Il convient aussi de constater que les Espagnols ne parviennent guère à s’exprimer collectivement. Ceci s’explique par l’attitude de l’administration française qui n’encourage pas l’existence d’organismes collectifs ni la présence de personnalités susceptibles de représenter les différentes vagues de réfugiés, sauf pendant les Cent-Jours, et au début de la monarchie de Juillet. L’absence d’une voix unique parmi les émigrés espagnols correspond aussi à un contexte espagnol. Lorsqu’en 1830 et 1831, les émigrés préparent le soulèvement de l’Espagne, l’autorité de la principale junte émigrée, celle de Bayonne, est rapidement remise en cause par d’autres juntes concurrentes. L’année suivante, l’établissement d’un “ comité directeur ” élu à Paris, est dénoncé à la fois par le gouvernement français, par l’ambassade espagnole ainsi que par une partie des émigrés, tandis qu’à Perpignan, survit depuis 1830 la junte de Catalogne, organe représentatif des Catalans émigrés et d’espionnage pour la France. Enfin, il ne semble pas avoir existé dans le cadre de l’émigration espagnole de sociétés non politisées, à but charitable ou culturel. L’individualisme paraît caractériser l’émigration espagnole, ce que peuvent traduire le faible développement de la presse espagnole ou le recours limité à des pétitions collectives.


Troisième partie
La vie quotidienne des Espagnols à Paris


Chapitre premier
Portrait des Espagnols de Paris

L’Espagnol­type de Paris est jeune, vient plutôt du nord de l’Espagne, même si le vieillissement de la population réfugiée à Paris est perceptible sous la monarchie de Juillet. Les Espagnols ont aussi la particularité, par rapport aux autres nationalités, d’être plus souvent accompagnés de leur famille. Les femmes, peu nombreuses, sont moins secourues que les hommes, voire ne bénéficient d’aucun secours, en raison de leur difficulté à prouver leur position de réfugiées : elles sont les premières victimes des mesures d’économie du gouvernement français. La plupart des Espagnols sont issus des classes moyennes, même si les franges supérieures sont sur-représentées à Paris. Les réfugiés militaires et ecclésiastiques sont nombreux, conséquence de leur implication dans les événements espagnols. La répartition sociale s’explique avant tout par l’éventail des activités proposées dans la capitale : loisirs pour les riches réfugiés, employeurs d’une domesticité nombreuse, activités commerciales, métiers intellectuels et études, surtout scientifiques et médicales, voire petits métiers payés à la journée. Si de nombreux réfugiés tentent d’accéder à Paris, c’est aussi parce qu’il paraît plus facile d’y trouver un emploi. La préférence des Espagnols va aux activités de négoce de tissus et de nouveautés, de comestibles et de boissons. Ils vivent essentiellement dans les quartiers de la rive droite les plus commerçants, entre les boulevards et la Seine, vers la place Vendôme et à Montmartre. Mais il ne s’agit pas de “ ghettoïsation ”.

Chapitre II
Sensibilités et sociabilités espagnoles à Paris

L’expérience du déracinement constitue évidemment une épreuve pour les réfugiés. La solitude peut affecter les Espagnols de toute condition. Beaucoup d’émigrés résidant à Paris semblent meurtris ; les blessures ne sont pas rares. En revanche, seule une minorité de ces étrangers adopte des comportements “ déviants ”, la prostitution, le vol ou la violence, en dépit des difficultés financières voire de l’endettement d’un grand nombre d’entre eux.

Paris constitue un espace de diffusion de la culture espagnole dans cette première moitié du xixe siècle. Mais il convient de relativiser la prégnance de cette culture, puisqu’à la même période l’Espagne est à la “ mode ” dans les cercles romantiques. Il est difficile d’évaluer le rôle de l’émigration espagnole dans la propagation de cette mode. Néanmoins, il existe une vie culturelle espagnole à Paris, en raison du nombre important de réfugiés ayant exercé ou exerçant des professions artistiques. Vecteurs de cette culture et probablement originalité espagnole, plusieurs collèges ou pensions pour l’enseignement de la langue espagnole sont créés par des réfugiés sous la Restauration. Certains établissements, très prestigieux, recrutent - au grand mécontentement de la couronne espagnole- jusque dans les États sud-américains. La survie de collèges espagnols sous la monarchie de Juillet paraît probable.

Les réseaux de sociabilité des réfugiés espagnols ne sont pas toujours clairement identifiables. Il est pourtant possible d’en dresser une typologie. Il existe d’abord des liens antérieurs à l’émigration : les relations politique ou militaire, d’affaires, les réseaux familiaux jouent un rôle important. L’émigration est aussi l’occasion de créer de nouvelles relations. Celles-ci prennent souvent une forme “ hiérarchique ”, lorsque le réfugié s’identifie à la clientèle d’une grande personnalité émigrée, mais des liens informels, d’amitié ou d’assistance se nouent également.

Chapitre III
Représentations de l’émigration espagnole

Les Français de Paris, probablement habitués à voir défiler des populations étrangères dans la capitale, ne semblent pas avoir projeté un regard spécifique sur les réfugiés espagnols. Les incidents entre Français et Espagnols dans la capitale sont peu nombreux. Il n’est pas rare que des Parisiens portent secours aux étrangers nécessiteux. D’ailleurs, à l’exception des œuvres littéraires, friandes de clichés romantiques sur l’Espagne, les idées reçues à l’égard des réfugiés espagnols sont rares. Ce sont davantage des images véhiculées sur l’Espagne, plutôt que sur les réfugiés espagnols, comme la cruauté ou la sauvagerie. Les Espagnols sont cependant accusés de paresse, au préjudice des finances françaises.

Peu d’Espagnols ont essayé de porter un regard dépassionné sur ce phénomène de l’émigration, pourtant constitutif de la vie politique espagnole au xixe siècle. Sebastián de Miñano y Bedoya fait paraître cependant un article au titre provocateur sur les “ avantages et les inconvénients ” de l’émigration ; il met en avant de nouveaux arguments, tel que le coût financier, contre ce phénomène devenu presque banal pour les Espagnols. À sa suite, Eugenio de Ochoa publie un célèbre article costumbriste, “ El Emigrado ”, dans Los Españoles Pintados por sí mismos, qui reprend largement le texte de Bedoya tout en projetant une vision beaucoup plus conservatrice sur les réfugiés espagnols.

L’émigration espagnole en France et, plus encore à Paris, semble donc avoir sombré dans l’oubli. La comparaison avec les autres émigrations politiques, italienne, polonaise ou allemande, présentes à la même époque dans la capitale française, ou avec les Espagnols réfugiés à Londres, permet en partie d’expliquer ce constat. À Londres, les réfugiés se font visibles : dans la presse, dans leurs activités - ils sont partie prenante du système de distribution des secours -, dans leur regroupement dans un même quartier. Dans la capitale française, les relations entre émigrés de différentes nations demeurent limitées. Les Polonais et, dans une moindre mesure les Italiens, bénéficient d’un soutien unanime de la part des Français. Le décalage paraît essentiellement tenir aux conditions d’émigration. En effet, deux types d’émigrations semblent pouvoir être distingués : les migrations ibériques d’une part, les migrations “ continentales ”, d’autre part. Les premières n’ont pas été précédées de vagues d’immigration économique, contrairement aux secondes ; par ailleurs, les Espagnols réfugiés, comme les Portugais, ne sont pas les représentants d’un pays occupé par une puissance “ liberticide ”, mais seulement ceux d’un parti. L’arrivée incessante de réfugiés espagnols brouille probablement la lecture des événements espagnols chez les Français.


Conclusion

La recherche d’un asile politique en France n’est pas un phénomène proprement espagnol. Néanmoins l’émigration espagnole se caractérise par la succession de vagues de réfugiés plus ou moins nombreux, défendant parfois des principes politiques contraires à ceux du gouvernement français. Les Espagnols ont laissé peu de souvenirs de leur présence, surtout en raison de leur faible implication dans la vie politique ou sociale française. Enfin, Paris présente un certain nombre d’avantages qui explique la présence de ces migrants en dépit de tous les obstacles mis pour les empêcher de parvenir jusque dans la capitale. La quête d’un travail y paraît plus aisée, l’élaboration de projets révolutionnaires pour rentrer en Espagne est plus facile grâce à la position centrale de Paris sur la carte européenne, aux moyens financiers et humains qui y sont disponibles, aux possibilités d’expression offertes par une imprimerie parisienne importante. Mais l’attraction propre exercée par la seule renommée de la capitale ne doit pas être négligée.


Pièces justificatives

Documents produits par ou pour le ministère de l’Intérieur autour des réfugiés : correspondance, bulletin individuel de réfugié, certificat de réfugié. ­ Modes d’expression des Espagnols : brochure politique, adresse, manifeste, extraits de périodiques. ­ Représentations et expressions des Français à l’égard des réfugiés ou des Espagnols : discours parlementaire, poèmes, illustration extraite des Étrangers à Paris.


Annexes

Cartographie d’itinéraires obligés pour les réfugiés. ­ Chronologie de la législation et de la réglementation sur les réfugiés. ­ Graphiques des dépenses octroyées pour secours, du nombre de passeports, de la répartition des réfugiés et des étrangers (nombre, classes de secours, âge), de comparaison socioprofessionnelle. ­ Présentation des bases de données. ­ Photographies du tombeau de la famille Aguado. ­ Plans de Paris au xixe  siècle. ­ Index des noms de lieu et de personne.