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École des chartes » thèses » 2005

L’entreprise Théodore Haviland de 1892 à 1941

Destinées industrielles de la porcelaine à Limoges


Introduction

Négociants new-yorkais, les Haviland développent le commerce de la porcelaine française aux États-Unis, avant de s’installer à Limoges au milieu du xix e siècle, afin de produire des porcelaines spécifiquement adaptées aux goûts nord-américains. A leur suite, de nombreuses fabriques de porcelaine développent le commerce américain, ce qui entraîne une période de très grande prospérité de l’industrie porcelainière limousine.

Dans un tel contexte, lorsqu’en 1892 Théodore Haviland (1842-1919) crée sa propre entreprise de fabrication et de décor de porcelaine, il mise d’emblée sur une production haut de gamme, principalement destinée aux États-Unis. Mais la succession de crises graves, de 1908 à 1940, remet fortement en cause un modèle économique typique de l’industrie dite de luxe, fondée sur une production précocement standardisée, haut de gamme, chère, et destinée à l’exportation. L’entreprise Théodore Haviland représente à cet égard un pan atypique de l’industrie française, celui du « luxe », doté d’une visibilité internationale forte, mais dont les dimensions commerciales et les rythmes économiques, spécifiques, ne sont encore connus que de manière partielle.


Sources

La monographie de l’entreprise Théodore Haviland a été réalisée principalement à partir des archives de l’entreprise, déposées aux archives départementales de la Haute-Vienne (fonds 23J). Le fonds de l’entreprise Th. Haviland, de 1892 à 1957, présente un état de complétude intéressant : d’un volume très important, il comporte des séries comptables presque continues (bilans, grands livres…), ainsi qu’une collection de livres de paie d’ouvriers. Des dossiers partiels ou ponctuels complètent cette documentation (impôts, assurances, correspondances diverses). Ce fonds principal a été complété par des archives conservées par M. Jean d’Albis, descendant de Théodore Haviland, qui comportent notamment les comptes rendus des assemblées générales de la société anonyme Porcelaine Théodore Haviland et diverses correspondances mi-professionnelles, mi-privées (Jacques Chardonne, Jean Dufy, Suzanne Lalique). Enfin, des dépouillements ponctuels aux archives départementales de la Haute-Vienne ont livré, en particulier, les dossiers des grèves de la porcelaine.


Première partie
La porcelaine, Limoges et les Haviland


Chapitre premier
La porcelaine, histoire d’une matière

D’abord un produit lointain, étrange et convoité, la porcelaine suscite légendes et mythes. Les hypothèses les plus fantaisistes courent sur sa composition. Les porcelaines chinoises, somptueusement montées, ornent d’abord seulement les tables royales, en Europe et dans l’Empire ottoman. Puis, à partir du xvii e siècle, importée en grandes quantités du Japon, la porcelaine devient un objet à la mode, et suscite au xviii e siècle des imitations luxueuses, au sein de grandes manufactures princières. Enfin, en 1764, la découverte de gisements de kaolin, l’argile nécessaire à la fabrication de la porcelaine dure, en Limousin, entraîne le développement local des fabriques. Le xix e siècle est, pour la production de porcelaine à Limoges et en Europe, une phase de standardisation et de baisse des prix. Désormais, elle n’est plus destinée à des mécènes, mais aux classes moyennes, pour leurs repas quotidiens et de cérémonie. La porcelaine de table s’insère dans le contexte d’une société bourgeoise. Essentiellement utilitaire, elle devient l’œuvre d’usines, de plus en plus modernes, dans un marché hautement concurrentiel, au niveau mondial.

Chapitre II
La production de porcelaine à la fin du xix e siècle

La porcelaine dans le monde. – A la fin du xix e siècle, l’industrie de la porcelaine est mondialisée. De nombreux pays produisent de la porcelaine dure, de qualité similaire. Les machines et les procédés inventés en Europe se répandent au Japon ou aux États-Unis. Malgré cette uniformisation apparente, les entreprises de porcelaine suivent des modèles nationaux différents. L’industrie allemande, la plus importante, développe alors des procédés de production de masse, dans d’immenses usines. L’industrie anglaise se signale par la coexistence de productions très raffinées, et de céramique utilitaire. Enfin, les porcelaines japonaises montrent la modernisation à l’occidentale d’une production ancestrale, relancée par une politique commerciale très agressive.

Limoges. – En France, Limoges est le principal centre de production. La ville se spécialise dans les services de table haut de gamme, parvenant ainsi à ne pas être pénalisée sur les marchés extérieurs par le coût élevé de ses produits, mais restreignant ainsi ses débouchés. Au xix e siècle, l’industrie de la porcelaine tend à devenir une mono-industrie, l’une des seules d’une région rurale en voie de dépeuplement. L’identité de Limoges se confond peu à peu avec la porcelaine, dont elle est la capitale française, grâce à l’action d’industriels entreprenants, et notamment, des Haviland.

Chapitre III
La famille Haviland, des Américains à Limoges

Une famille atypique. – La famille Haviland est très atypique à Limoges, ville enclavée, de tradition catholique. Américains et protestants, commerçants et industriels innovateurs, les Haviland développent dans des usines modernes et « géantes » la production en masse de porcelaines destinées au marché américain. Si la rigueur morale et le mode de vie assez sévère des anciens quakers David et Mary Haviland sont assez proches de ceux des autres industriels protestants français, notamment alsaciens, ceux de leurs enfants s’en éloignent. Travailleurs, entreprenants, novateurs, mais aussi amateurs d’art et de luxe, cultivant avec ostentation leur pouvoir et leur richesse, alliés à la grande bourgeoisie calviniste française, Charles et Théodore Haviland, ainsi que leurs enfants, s’écartent en effet des codes stricts de la morale protestante.

L’entreprise et la famille. – En revanche, la gestion familiale de l’entreprise rappelle celle des dynasties industrielles protestantes. L’entreprise est identifiée avec la famille du fondateur, même après sa transformation en société anonyme. Administrateurs et dirigeants se confondent. Théodore Haviland construit un clan soudé autour de lui, le préparant à prendre sa suite, confiant peu à peu des responsabilités à ses fils et à ses gendres, qu’il fait entrer encore jeunes dans le capital social. Et ceux-ci sont bien préparés à prendre la relève, après des études supérieures de bon niveau : Henri de Luze est ingénieur centralien, William Haviland diplômé d’Harvard, lié aux États-Unis par sa formation et son mariage.


Deuxième partie
La Belle Époque de la porcelaine de Limoges (1892-1914)


Chapitre premier
Croissance et développement international :
une économie mondialisée ?

La prospérité. – De 1895 à 1914, l’entreprise Théodore Haviland connaît une période marquée par une vraie prospérité. Dans un contexte économique global favorable, le chiffre d’affaires de l’entreprise croît, bien que de manière irrégulière, jusqu’en 1907, avant de stagner jusqu’en 1914. Les bénéfices de l’entreprise sont, eux aussi, importants jusqu’en 1907. En quelques années, l’entreprise devient l’une des plus grandes de Limoges. Cette réussite économique jusqu’en 1907, puis les difficultés, à partir de 1908, s’expliquent par les particularités de son système commercial.

Un système commercial perfectionné et original. – La prospérité de l’entreprise repose sur un marché, le marché américain, qui représente plus de 75 % des ventes. Cette structure des ventes s’appuie sur une organisation commerciale rigoureuse et sur la mise en place de filiales spécialisées par zones géographiques, dirigées par des hommes de confiance, qui consacrent toute leur carrière à l’entreprise. Cette organisation permet aux dirigeants de Limoges de contrôler le commerce de la fabrique, sans se soumettre à des intermédiaires. Elle permet aussi d’être informé sans délai sur les besoins et les goûts des clients, notamment américains, et de leur proposer avec réactivité des productions et des décors très variés.

Luxe et image de marque. – L’entreprise parvient aussi, dès ses débuts, à imposer une image de marque très favorable, grâce notamment à une participation sans faille aux Expositions universelles, où elle est régulièrement primée. A côté d’une production courante de qualité, elle fabrique des objets relevant des arts décoratifs, élaborés avec des artistes parisiens renommés, et obtient des commandes princières prestigieuses.

Une prospérité fragile. – Ces grandes réussites de l’entreprise sont aussi à l’origine de ses difficultés. En effet, dans un contexte de libre-échange et de droits de douane faibles, l’écoulement de la production aux États-Unis est facile. La donne change avec les crises douanières franco-américaines, en 1908 puis en 1911, qui bloquent les exportations, avant de les renchérir, et de réduire les marges de l’entreprise. Parallèlement, la concurrence étrangère à bas coût et la contrefaçon, notamment japonaise, se font sentir sur le marché américain.

Chapitre II
La production :
l’usine et le travail de la porcelaine

Des usines modernes, mais une productivité stagnante. – Le fonctionnement quotidien de l’entreprise Théodore Haviland montre la modernité de la fabrication, dès 1895. Dans une usine d’un seul tenant, les ouvriers peuplent de grands bâtiments dotés des machines les plus récentes. L’organisation industrielle a atteint un haut degré de mécanisation et de standardisation dès la fin du xix e siècle, adapté à la logistique centrale de l’usine, celle des fournées, où l’on travaille en flux tendu. Théodore Haviland tente d’améliorer les procédés de fabrication et de cuisson. En effet, le point crucial de la fabrication de la porcelaine est la cuisson à 1400 °C. Elle s’effectue dans des fours dont les rendements sont aléatoires. Le pourcentage de rebut est important. Les recherches de Théodore Haviland portent donc sur les fours (utilisation du gaz de gazogène), mais ses tentatives, coûteuses, sont infructueuses.

Une population ouvrière spécifique. – Parallèlement, l’organisation du travail n’évolue guère. La population ouvrière de l’entreprise, un millier d’ouvriers au maximum, est très nombreuse, à l’échelle de l’industrie française de l’époque. Elle mêle des ouvriers hautement qualifiés, et de nombreux manœuvres. Le travail féminin, peu qualifié et peu payé, augmente légèrement, corollaire de la déqualification progressive de certains métiers : dans les ateliers de décor, les femmes sont largement majoritaires. Cette population ouvrière s’insère dans un contexte local fort, celui du mouvement ouvrier limousin, qui relaie ses difficultés.

Chapitre III
Question ouvrière et luttes sociales

Des conditions de travail difficiles. – Le monde ouvrier de la porcelaine subit des conditions de travail difficiles. Si la plupart des travaux de la porcelaine, sauf ceux des fours, ne sont pas des travaux de force, les ouvriers n’en sont pas moins touchés par les accidents du travail, et surtout, par les maladies professionnelles, notamment la silicose. A ces difficultés, le patronat répond par un paternalisme modéré. Chez Th. Haviland, il prend diverses formes : colonies de vacances, fêtes mêlant patrons et ouvriers à l’occasion d’événements familiaux. Il est caractéristique de la période antérieure à 1914.

Crises sociales. – Le tournant du siècle est l’époque de transformations importantes de la main-d’œuvre de la porcelaine de Limoges. Depuis les années 1860-1890, la mécanisation des ateliers et la standardisation de la production ont été mises en œuvre. Cette évolution déqualifie certains métiers. D’autre part, au début du xx e siècle, la porcelaine connaît des crises économiques d’une ampleur inédite. Face à ces changements, le syndicat de la céramique, affilié à la C.G.T. dès le congrès de Limoges, alors au sommet de sa puissance, déclenche, dans un contexte social national très agité, les grandes grèves de 1905. Celles-ci, sommet de la mémoire ouvrière limousine, montrent, autour de l’entreprise Th. Haviland, épicentre du conflit, les affrontements très violents qui opposent un patron, supposé exploiteur et jouisseur, et des ouvriers conscients de leur puissance, soutenus par les autorités municipales socialistes.


Troisième partie
D’une guerre à l’autre (1914-1941) : la décadence ?


Chapitre premier
La rupture de la Première Guerre mondiale

Pendant la guerre, la porcelaine de table, industrie non prioritaire et difficilement convertible en production de guerre, est durement touchée par les pénuries. Transports et combustibles sont attribués par des offices semi-publics. Parallèlement, des organismes patronaux se constituent (consortium d’achat de charbon anglais). Mais cet effort lui-même se heurte à la pénurie de transports. Au-delà de la chute de la production, au-delà des restrictions qui absorbent l’énergie des dirigeants, qui cherchent à tout prix à faire tourner leur fabrique, la guerre représente une double rupture, lourde de conséquences pour l’avenir. D’une part, elle mobilise une partie du personnel, dont une proportion non négligeable ne reviendra pas. Ceci entraîne, dans les années 1920, une pénurie de main-d’œuvre jeune et qualifiée. D’autre part, le marché américain, toujours demandeur, mais mal approvisionné, s’est détourné des productions françaises. Au lendemain de la guerre, sa reconquête s’annonce ardue. Enfin, la guerre correspond au retrait de Théodore Haviland et au passage à une direction collégiale de l’entreprise par ses fils et ses gendres, William Haviland, Henri de Luze et Laurens d’Albis.

Chapitre II
L’Entre-deux-guerres :
la fin de la porcelaine à Limoges ?

Les années 1920. – L’entreprise Théodore Haviland ne retrouve jamais dans l’Entre-deux-guerres, même aux meilleurs moments des « prospères » années 1920, ni le niveau de sa production d’avant-guerre, ni le niveau des bénéfices des années antérieures à la crise de 1908. Ces temps meilleurs ne s’accompagnent pas d’innovations techniques. Si certaines machines sont améliorées, les fours ronds du xix e siècle, eux, n’évoluent guère. Face à cette stagnation technique, le coût de la main d’œuvre ouvrière, lui, augmente, en raison des lois sociales qui sont votées à partir de 1919. Enfin, la concurrence, japonaise ou tchécoslovaque, s’impose sur les marchés traditionnels de la porcelaine limousine.

La crise des années 1930. – La crise des années 1930 touche donc une industrie déjà fragilisée, qui s’effondre littéralement. L’entreprise Th. Haviland est déficitaire onze années de suite, engloutit alors toutes ses réserves comptables, et vend ses terrains. Le niveau des exportations passe en-dessous de la moitié des ventes dans les années 1930, en raison de la chute du commerce nord-américain, ce qui est une situation tout à fait inédite. Pour le romancier Jacques Chardonne, l’entreprise est à terme condamnée. Dans son roman, les Destinées sentimentales, écrit entre 1934 et 1936, il raconte la « grandeur et décadence » des Haviland, se faisant l’écho d’un pessimisme alors largement partagé.

Chapitre III
Les ouvriers dans la crise (1914-1940)

Transformations du mouvement ouvrier. – Les ouvriers de la porcelaine, avant-garde du mouvement ouvrier au xix e siècle, évoluent profondément dans l’Entre-deux-guerres. Dans les années 1920, forts des acquis sociaux dus à la guerre, inspirés par la révolution communiste, ils sont fortement mobilisés, pour les grèves révolutionnaires de 1920, puis jusqu’à la fin de la décennie. Cependant, ils sont divisés entre différents syndicats ouvriers qui mènent une guerre intestine. Face à eux, le patronat limougeaud, effrayé par les menaces révolutionnaires, en position de faiblesse à cause de la pénurie de main d’œuvre, refuse de céder aux demandes ouvrières, ce qui est à l’origine d’un climat social « détestable », où chaque camp cherche avant tout à défendre sa position, à faire démonstration de force.

Licenciements et chômage partiel. – Dans les années 1930, le contexte change radicalement. En effet, de la pénurie de main d’œuvre, on passe à un chômage de masse. La Haute-Vienne est l’un des départements les plus touchés à l’échelle nationale. L’entreprise Th. Haviland licencie une partie de son personnel, de manière totale ou partielle. En diminuant la durée du travail, en faisant travailler les ouvrières par roulement, l’entreprise satisfait les syndicats ouvriers, tout en gardant à sa disposition une main d’œuvre qualifiée. Les mouvements sociaux de 1936 surviennent donc dans un contexte social déprimé. Les ouvriers de la porcelaine ne suivent pas les grèves. Ceci donne la mesure de la crise qui touche le monde de la porcelaine de Limoges et révèle son exceptionnelle gravité. Chez Th. Haviland, la loi des quarante heures augmente la durée moyenne annuelle du travail ouvrier.

Chapitre IV
Le choix du luxe et de l’art

Dans les années 1920 et 1930, la Porcelaine Th. Haviland s’impose sur le marché du luxe. Plus encore qu’avant guerre, la porcelaine de Limoges est valorisée, lors des grandes expositions internationales, en tant que production artistique. L’entreprise s’attache les services d’artistes décorateurs et met au point avec eux une nouvelle forme de collaboration. D’une collaboration traditionnelle avec des sculpteurs, qui élaboraient des pièces décoratives, qu’on reproduisait en porcelaine, on passe à un travail sur l’objet de table lui-même. Les artistes décorateurs, non spécialistes de la porcelaine, appliquent à cette matière les tendances de leur temps, transformant toute la tradition ancienne marquée par le xviii e siècle et mettant ainsi la porcelaine à l’unisson des intérieurs modernes. Dans l’entreprise Th. Haviland, le travail mené par William Haviland avec Suzanne Lalique, avec Jean Dufy, montre que William Haviland est doté d’un véritable sens artistique et qu’il cherche sincèrement à produire des décors qu’il admire. Il possède aussi un sens du marketing développé. Dès qu’une nouvelle proposition de décor lui est soumise, il évalue sa réussite possible, les marchés auxquels ce décor pourrait convenir. Pour renforcer l’image de marque de son entreprise, il n’hésite pas à sacrifier alors une partie des bénéfices. La réalisation de nouveaux services luxueux, pour des commanditaires prestigieux (Compagnie générale transatlantique), correspond donc tant à un goût personnel qu’à des préoccupations commerciales. Or, au cœur de la crise des années 1930, le relèvement de l’industrie porcelainière limousine passe principalement par la baisse du prix de la porcelaine française.


Conclusion

De 1892 à 1941, l’entreprise Th. Haviland suit une trajectoire à contre-courant. Grande entreprise dans la France des années 1890, elle devient moyenne dans l’Entre-deux-guerres. Fortement exportatrice, elle se replie dès 1908, puis encore pendant les années 1920, pourtant marquées par une reprise nationale du commerce extérieur. Industrie dotée d’une main d’œuvre qualifiée et revendicative à la fin du xix e siècle, elle déplore dans les années 1930 l’insuffisance de la formation du personnel, tandis que le mouvement ouvrier limousin vit les événements de 1936 dans une totale atonie. Industrie moderne et standardisée à la fin du xix e siècle, son évolution technologique stagne dès le début du xx e siècle.

En effet, à partir de 1908, l’entreprise est entraînée dans un cercle vicieux. Le marché américain a fait sa prospérité. Mais celui-ci se détourne de sa production, devenue trop chère. Se conjuguent alors l’absence d’innovations techniques importantes, le coût de la main-d’œuvre et l’élévation des droits de douane. La chute de la demande entraîne celle de la production, et la perte de rentrées financières pour l’entreprise, qui se trouve dans l’impossibilité d’investir. Face à ces difficultés, elle développe une production luxueuse. Mais cette politique, si elle entraîne des choix artistiques novateurs, ne suffit pas à assurer la prospérité. Le relèvement de l’industrie porcelainière limousine date des années 1950 et correspond avec la fin d’un modèle industriel ancien, celui de la deuxième moitié du xix e siècle.


Pièces justificatives

Portrait de Théodore Haviland. – Extraction du kaolin, structure de la porcelaine dure. – Fours à porcelaine. – Publicité pour la machine Faure. – Réclames parues dans des journaux américains. – Plans et photographies des usines Th. Haviland. – Extraits de l’album photographique réalisé en 1912 (ateliers et personnel). – Articles de journaux locaux. – Chansons de manifestants en 1905. – Extraits de correspondances (William Haviland, Jacques Chardonne, Suzanne Lalique). – Composition des services de tables. – Formes et décors.


Annexes

Généalogies (Haviland, Boutelleau, de Luze). – Chiffres d’affaires, profits et pertes, répartition géographique des affaires globales, ventes annuelles et mensuelles de la Porcelaine Française, fournées, personnel et salaires, comptes d’exploitation. – Brevets déposés en France dans l’industrie céramique. – Chiffres du chômage des ouvriers de la céramique en Haute-Vienne. – Glossaire de la porcelaine.