Édition de sermons d’Adémar de Chabannes et du compte rendu du concile de Limoges (novembre 1031)
(BnF lat. 2469, fol. 76-112v)
Introduction
Adémar de Chabannes. — La vie et l’œuvre d’Adémar de Chabannes sont désormais bien connues. Un aspect important de son œuvre concerne son combat pour établir durablement l’apostolicité de saint Martial, premier évêque de Limoges et évangélisateur d’une partie de l’Aquitaine. Alors que la première mention de saint Martial et de sa mission d’évangélisation se trouve chez Grégoire de Tours qui le fait vivre au iiie siècle, Adémar de Chabannes, qui s’appuie en cela sur une Vie écrite et remaniée dans un sens très favorable à la thèse de l’apostolicité au début du xie siècle, veut en faire un des soixante-douze disciples du Christ, parent de saint Pierre et de saint Étienne, apôtre du Christ au même titre que les Douze et évangélisateur de toute l’Aquitaine.
Le manuscrit BnF lat. 2469. — Le manuscrit BnF lat.2469 avait été légué par Adémar de Chabannes, avant son départ pour Jérusalem en 1033, à la bibliothèque de Saint-Martial de Limoges. Il passa ensuite, au xviie siècle, dans la bibliothèque de Jacques-Auguste de Thou, dans celle de Jean-Baptiste Colbert et enfin dans la Bibliothèque royale. Sa rédaction, dans les années 1029-1031, est due à l’attachement d’Adémar de Chabannes à la cause de saint Martial. Il comprend quarante-six sermons, dont les vingt-trois premiers ont été édités il y a deux ans par Raphaël Richter dans le cadre d’une thèse de l’École des Chartes, et se conclut par le compte rendu d’un concile tenu à Limoges les 18, 19 et 20 novembre 1031 et qui comprend le texte des canons d’un concile réuni à Bourges le 1er novembre précédent. Ces deux conciles ont été le cadre de débats au sujet de l’apostolicité de saint Martial qui se sont conclus en sa faveur. Sont ici édités les fol. 76 à 112v comprenant vingt-trois sermons en partie inédits, la plupart en l’honneur de saint Martial et de ses épigones, et le compte rendu du concile de Limoges édité intégralement au xixe siècle dans la Patrologie latine de Migne. Malheureusement, le compte rendu s’interrompt à la fin des débats de la deuxième journée, les derniers feuillets du manuscrit ayant disparu sans doute dès le xve siècle.
Principes d’édition. — Le ms lat. 2469 est de la main d’Adémar lui-même. La présente édition a donc respecté autant que possible les particularités de la graphie de l’auteur. Sont indiqués en notes ses corrections ainsi que ses rares erreurs. Le seul de ces sermons dont il existe une copie, dans le ms BnF lat. 5347, rédigé aux xiie et xiiie siècles, a été édité avec indication des variantes.
Première partieObjet et résumé des sermons
Les sermons 24 à 37 ont pour objet la deuxième translation des reliques de saint Martial conservées à Saint-Martial de Limoges. Celle-ci eut lieu le 12 novembre 994 afin de mettre fin à une épidémie de mal des ardents. Parallèlement à cette translation une assemblée d’évêques se réunit pour prendre des mesures de paix.
Les sermons 38 à 46 ont été écrits pour commémorer la dédicace de la basilique du Sauveur, église abbatiale de Saint-Martial, reconstruite au début du xie siècle et consacrée par une assemblée d’évêques le 18 novembre 1028. Ce sont ces neufs sermons qui contiennent le plus d’informations sur les événements du début du xie siècle : un contexte troublé, les mesures prises par les évêques et les assemblées de paix.
Les vingt-trois sermons édités ici font l’objet d’un résumé en français assez détaillé pour pouvoir donner un aperçu du style d’Adémar, de sa méthode de raisonnement, des renseignements historiques qui y sont contenus.
Deuxième partieLa prédication au xie siècle : l’exemple d’Adémar de Chabannes
Chapitre premierLa prédication en général
La prédication est un genre littéraire à part entière, dont il convient de définir les caractéristiques et les différents types au terme d’une évolution qui prend sa source dans un modèle néo-testamentaire. La prédication des Pères de l’Église, très abondante et consistant en grande partie en une exégèse des différents livres de la Bible, a eu une grande influence sur les siècles suivants et ce modèle a largement conditionné les prédicateurs des siècles à venir. Ce n’est qu’au milieu du xie siècle que les prédicateurs vont se débarrasser de l’emprise de la prédication patristique pour laisser plus de place à une réflexion davantage personnelle. Les sermons d’Adémar de Chabannes annoncent déjà ce changement.
Chapitre IILes sermons du ms BnF lat. 2469
Critique textuelle. — Adémar écrit en un latin classique, aisément compréhensible, tout en utilisant quelquefois des morts rares et recherchés. Mais son originalité consiste surtout en son style, quelquefois très étudié avec des jeux de rimes intérieurs, des rythmes ternaires qui se répètent, des parallélismes et des métaphores. La composition du recueil dans son ensemble comme de chaque sermon ne doit rien hasard. Elle n’est pas le fruit d’une pensée qui court librement mais elle résulte d’une réflexion certaine. La composition des sermons d’Adémar correspond aux règles préétablies de la prédication : exorde, développement et péroraison, raisonnement qui se rattache tout du long à une citation biblique dont tous les sens sont développés.
Les sources. — Adémar utilise trois grands ensembles de sources. En premier lieu, la Bible qui fournit nombre de références explicites ou de simples réminiscences. Le Nouveau Testament en particulier offre certaines citations étayant la thèse de l’existence d’autres apôtres en-dehors des Douze, argument supplémentaire en faveur de saint Martial. La seconde source d’Adémar est la légende aurélienne, c’est-à-dire la dernière version de la vie de saint Martial. C’est la source essentielle de nombreux sermons, tout ce qu’Adémar dit sur saint Martial provient de là. Enfin, on trouve plusieurs citations des Pères de l’Église et d’autres auteurs ecclésiastiques.
La prédication d’Adémar. — Face à un recueil de sermons comme celui-ci, qui consiste en une rédaction très soignée et non en notes préparatoires, plusieurs questions doivent se poser et dont les réponses, mêmes incertaines, peuvent renseigner sur l’étendue réelle des débats autour de l’apostolicité du vivant d’Adémar. Les sermons composés par Adémar ont-ils jamais été prononcés ? Ont-ils été écrits seulement dans un but polémique, pour la postérité, faute d’un auditoire réceptif ? S’ils ont été composés en vue d’une prédication, à quel moment et pour quel auditoire devaient-ils être prononcés ? Le manuscrit est-il la mise au net d’une prédication antérieure ? Quelques réponses peuvent être apportées à ces différentes questions. Les sermons d’Adémar s’adressent à un auditoire bien précis, sans doute monastique et, dans le cas d’une prédication effective, ils ont pu être composés pour les moines de Saint-Martial de Limoges à même d’apprécier les efforts d’Adémar pour établir l’apostolicité de leur saint patron. De nombreuses références sont faites à des événements qui concernent tous l’histoire de Limoges. Enfin, les derniers sermons se rapportent à un moment précis : ils ont été prononcés, ou du moins écrits, au moment même de la tenue à Limoges du concile de novembre 1031.
Chapitre IIIIntérêt théologique des sermons d’Adémar de Chabannes
On ne peut réduire les sermons d’Adémar à une simple apologie, souvent exagérée, de l’apostolicité de saint Martial. Leur contenu présente également un réel intérêt sur le plan de la théologie, par l’utilisation des textes bibliques et leur exégèse. Adémar sait utiliser les différents sens de la Bible, il excelle en particulier dans la typologie, replaçant les événements de son époque dans une théologie chrétienne du salut. Plusieurs thèmes ont été ainsi dégagés de l’étude de ses sermons et de leur contenu théologique : la vision de Dieu et des personnes divines, celle de l’Église, la vie sacramentaire, la vision de l’homme et de son salut.
Troisième partieLes conciles de Bourges et de Limoges en 1031 : un problème d’authenticité
Chapitre premierLe problème des sources
Adémar, source principale. — L’authenticité de ce compte rendu du concile de Limoges de novembre 1031 peut déjà être mise en doute compte tenu de son rédacteur et de son contenu, puisqu’on sait qu’Adémar a forgé plusieurs faux et interpolé certaines œuvres, toujours afin d’accréditer la thèse de l’apostolicité de saint Martial. Il apparaît encore plus improbable lorsque l’on ne trouve aucune autre trace de la tenue des conciles de Bourges et de Limoges dans les sources contemporaines. Adémar est en effet le seul à nous renseigner sur ces deux assemblées. Il le fait à plusieurs reprises dans les sermons et le compte rendu du ms BnF lat. 2469, mais également dans les sermons du ms Phillipps 1664 de la Staatsbibliothek de Berlin ou encore dans une note du manuscrit autographe BnF lat. 2400, au fol. 153v. La confrontation de ces différentes sources fait apparaître quelques contradictions mais l’impression d’ensemble reste très cohérente.
Les autres sources. — Les autres sources faisant mention des conciles de Bourges ou Limoges ne peuvent être mises au compte de l’authenticité des conciles. En effet, elles sont toutes postérieures à Adémar et découlent de ses écrits.
Chapitre IILes conciles de Bourges et de Limoges et l’historiographie
L’historiographie de la Paix de Dieu. — Avant de voir quelle utilisation a été faite du compte rendu du concile de Limoges par les historiens, il convenait de retracer les grandes lignes de l’historiographie de la Paix de Dieu depuis le XIX e siècle, en France, en Allemagne ou dans les pays anglo-saxons. En effet, même si le compte rendu est en grande partie consacré aux débats sur l’apostolicité de saint Martial, il constitue aussi une source de premier plan pour l’histoire sociale et religieuse du xie siècle et en particulier pour l’étude du mouvement de la Paix de Dieu, la raison principale de la réunion du concile de Limoges étant le rétablissement de la paix et de la justice par les évêques.
L’importance des conciles de Bourges et de Limoges. — Le compte rendu d’Adémar est pour l’étude de cette période une source unique puisque très peu d’actes de conciles de paix nous sont parvenus. Aussi les descriptions détaillées, les renseignements précis fournis par Adémar sont-ils essentiels et ont été abondamment utilisés. Le compte rendu a été édité à de nombreuses reprises, partiellement ou dans son intégralité, dès le xviie siècle. Il constitue une source incontournable dans trois domaines de l’histoire : la Paix de Dieu et la pré-réforme grégorienne, le problème de l’apostolicité des saints français et l’histoire locale. Cependant, il reste d’une authenticité douteuse et trop nombreux sont les historiens qui ont considéré cette source comme véridique.
Chapitre IIIUne tâche difficile : démêler le faux du vrai chez Adémar
Méthodes de critique. — En l’absence de sources contemporaines indépendantes d’Adémar, la seule méthode de critique, bien qu’imparfaite et insuffisante, reste le recours au texte lui-même.
Analyse des actes de Limoges. — L’analyse du compte rendu du concile de Limoges a porté sur deux points. Les différents participants, évêques et autres clercs, qui ont pu être identifiés sont bien réels. Adémar ne commet d’erreur ni dans la chronologie ni dans la définition de leurs fonctions. En revanche, même si certains arguments en faveur de l’apostolicité de saint Martial ont un réel fondement historique, l’authenticité de la plupart d’entre eux est improbable puisque les débats s’appuient presque uniquement sur la légende aurélienne : beaucoup de ces arguments n’ont pu être prononcés par les personnages qu’indique Adémar.
Comparaison avec les sermons du manuscrit BnF lat. 2469. — La comparaison avec les sermons du ms BnF lat. 2469 débouche également sur deux conclusions contradictoires. D’une part, le style tout comme l’emploi et la provenance des citations dans le compte rendu sont totalement différents dans les sermons. D’autre part, certains des arguments avancés au cours du concile se retrouvent à l’identique, au mot près, dans les sermons précédents.
Quelques éléments de réponse. — Il ne peut y avoir de réponse définitive sur l’authenticité de ce texte mais l’étude précédente permet d’avancer quelques éléments de réponse. Une remise en cause de l’existence même du concile de Limoges semble tout aussi exagérée que la vision très réductrice que certains historiens ont d’Adémar : un moine mythomane et à ce point obsédé par la cause qu’il défend qu’il en vient à inventer de toute pièce un concile. Adémar s’est sans aucun doute servi d’un contexte réel, la tenue d’un concile à Limoges au cours duquel la question de l’apostolicité de saint Martial s’est posée, et a interpolé, exagéré ou au contraire passé sous silence les discours des différents intervenants pour accréditer sa thèse. C’est la démarche qu’il avait déjà suivie lors de la rédaction de sa lettre en faveur de l’apostolicité de saint Martial.
Quatrième partieÉtude historique
Chapitre premierAdémar et saint Martial
Affirmation de l’apostolicité de saint Martial. — La volonté d’Adémar d’affirmer clairement l’apostolicité de saint Martial est l’occasion pour lui de définir quels sont les différents critères nécessaires pour pouvoir être reconnu apôtre : être de la race d’Abraham et de Jacob, avoir connu le Christ incarné, avoir été choisi et envoyé en mission d’évangélisation par lui, avoir rempli cette mission fidèlement jusqu’à la mort. L’affirmation de l’apostolicité de saint Martial implique en outre quelques modifications dans la hiérarchie traditionnelle des saints : les mérites de saint Martial apparaissent ainsi comme égaux à ceux de saint Pierre et supérieurs à ceux de saint Paul. Cette suprématie du saint patron de l’Aquitaine rejaillit sur l’évêque de Limoges qui peut prendre le titre de primat des églises de Gaule.
La chronologie des débats sur l’apostolicité. — La tendance à donner une origine apostolique aux saints fondateurs d’évêchés est antérieure au xie siècle mais, dans le cas de saint Martial, c’est à l’époque d’Adémar que le mouvement décisif fut lancé. La première étape en est les rédactions successives de la légende aurélienne dans un sens toujours plus favorable à l’apostolicité. Le déroulement des événements postérieurs est connu surtout grâce à Adémar, aussi est-il sujet à caution. Le combat en faveur de l’apostolicité semble avoir connu un échec important en 1029, lors de l’inauguration d’une nouvelle liturgie apostolique pour saint Martial. On ignore quelles furent les conséquences réelles des débats tenus lors des conciles de Bourges et de Limoges, mais les efforts d’Adémar ne sont pas restés inutiles puisque dès le début du xiie siècle le culte de saint Martial apôtre du Christ semble être bien établi et il le restera jusqu’au xixe siècle.
Manifestations du culte de saint Martial. — Deux manifestations de l’importance du culte de saint Martial du vivant d’Adémar peuvent être relevées : le don par le roi d’Angleterre Knut le Grand au duc d’Aquitaine Guillaume le Grand d’un manuscrit enluminé faisant figurer saint Martial à la suite des autres apôtres et la dédicace dans la basilique Saint-Pierre de Rome d’un autel consacré à saint Martial.
Chapitre IILe mal des ardents et la deuxième translation de saint Martial
Les sources. — L’épidémie de mal des ardents qui toucha l’Aquitaine en 994 est un événement qui figure dans de nombreuses sources. Adémar en fait un récit détaillé dans ses sermons, centré autour de saint Martial dont la seule intercession permit l’arrêt définitif de l’épidémie à Limoges et dans ses environs. Plusieurs autres vies de saints mais également des récits historiques mentionnent cet événement.
Le récit d’Adémar. — Le récit d’Adémar comporte d’abord la description précise du déroulement de la translation des reliques de saint Martial, décidée par l’évêque de Limoges pour mettre fin à l’épidémie. C’est l’occasion de rapporter les nombreux miracles effectués par saint Martial. Les sermons comportent également une description de la maladie elle-même, de ses symptômes et de sa mortalité.
Saint Martial et la paix. — L’épidémie de mal des ardents est interprétée comme une punition divine des péchés des hommes, en particulier l’irrespect des laïcs envers les évêques et leurs décisions. La fin de cette épidémie obtenue grâce à saint Martial équivaut également au rétablissement de la paix et de la justice, qui est conforté par la réunion au même moment d’une assemblée de paix au cours de laquelle les grands laïcs prêtèrent un serment de paix. Saint Martial apparaissait du même coup comme le pacificateur par excellence de l’Aquitaine et Adémar rappelle que sa mission pacificatrice est d’origine divine puisqu’elle se retrouve dans les paroles du Christ à ses apôtres au moment de leur envoi en mission. À l’inverse, les ennemis de saint Martial et de son apostolicité se retrouvent aussitôt qualifiés d’ennemis de la paix et de la justice.
Chapitre IIILégislation de paix et pré-réforme grégorienne
L’établissement de la paix. — Le principal obstacle à la paix, selon Adémar qui le répète dans ses sermons comme dans le compte rendu du concile de Limoges, réside dans l’irrespect des laïcs pour tout ce qui a un caractère sacré : le clergé et ses églises, les évêques et leurs décisions. L’excommunication individuelle qui était le principal recours de l’Église est désormais inefficace. C’est pourquoi de nouvelles formes de défense sont mises en place et particulièrement bien décrites par Adémar. C’est le cas notamment du recours au concile de paix et de l’excommunication générale ou interdit.
La discipline ecclésiastique. — Plusieurs questions de discipline ecclésiastique font l’objet des canons du concile de Bourges et sont abordées au cours du concile de Limoges. Les principaux reproches faits au clergé annoncent la réforme grégorienne : il s’agit de la simonie et du nicolaïsme. Il y a également une forte volonté de mieux séparer les deux sphères du temporel et du spirituel, et de redéfinir les conditions d’accès aux degrés ecclésiastiques.
Liturgie et discipline générale. — Plusieurs points de liturgie sont abordés de façon détaillée lors du concile de Limoges. Il s’agit en particulier des modalités des célébrations dominicales et de la conservation de la réserve eucharistique. Les privilèges concurrents des monastères, chapitres cathédraux et églises paroissiales sont redéfinis dans le cas des baptêmes et des affranchissements, de la prédication et des prières publiques (jeûnes et litanies), de la célébration de la messe et des offices. Enfin, des précisions sont apportées sur le déroulement des dépositions de prêtres et des ordinations sacerdotales.
Chapitre IVÉléments d’histoire régionale
La basilique du Sauveur. — Les neuf derniers sermons du ms BnF lat. 2469 ont été composés pour commémorer la dédicace de l’église abbatiale de Saint-Martial. C’est l’occasion pour Adémar de donner de nombreux détails sur la construction de la première basilique du Sauveur sous Charlemagne, sur les reliques qui y sont conservées et surtout sur les cérémonies et la liturgie de dédicace avec une description très précise des différents rites accomplis et de leurs significations symboliques utilisés pour faire l’apologie de saint Martial.
Limoges, le Limousin et l’Aquitaine. — Les sermons comme le compte rendu du concile de Limoges fournissent de nombreux renseignements sur l’histoire locale. Sont cités parfois pour la première fois les différentes églises paroissiales de Limoges ainsi que de nombreux monastères du Limousin. De plus, à partir des récits d’Adémar, on peut établir une chronologie plus ou moins exacte des épidémies et des famines du début du xie siècle et des réponses religieuses qui y ont été apportées.
Édition
La présente édition prend en compte les fol. 76 à 112v du ms BnF lat. 2469, la première moitié du manuscrit (fol. 1-76) ayant déjà été éditée. Les fol. 76 à 96 contiennent vingt-trois sermons d’Adémar, numérotés de 24 à 46, et découpés en paragraphes. L’édition du compte rendu distingue les deux premières journées du concile de Limoges. Chaque journée a été divisée en une soixantaine de chapitres dont une liste des intitulés est donnée en annexe.
Annexes
Chronologie des différents événements relatés et datés selon Adémar dans ses sermons et dans le compte rendu du concile de Limoges. – Table des incipit des vingt-trois sermons édités et des intitulés des chapitres du concile de Limoges. – Cartes de Limoges et de l’Aquitaine en l’an mil.. – Édition de quatre documents relatifs à la question de l’apostolicité de saint Martial : une liste dressée par Adémar des conciles tenus au sujet de saint Martial ; une lettre de l’évêque Jourdain de Limoges qui a été attribuée à Adémar mais est plus probablement l’œuvre du chapitre cathédral de Limoges ; une fausse lettre du pape Jean XIX due à Adémar ; un édit d’Aimon, archevêque de Bourges, peut-être également dû à Adémar. — Indices : index onomastique, index géographique, index locorum Sacrae Scripturae, index fontium(pour les citations explicites d’autres auteurs), index doctrinalis(pour les occurrences de termes théologiques).