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École des chartes » thèses » 2011

Les premières collections publiques d’égyptologie à Paris (1798-1914)


Introduction

Malgré le développement important de l’historiographie de l’égyptologie au cours des dernières années, la question des relations entre les collections d’antiquités et le développement scientifique de la discipline s’est encore peu posée. S’intéresser aux institutions parisiennes qui ont conservé ces monuments permet d’appréhender les relations entre les travaux d’érudition, les explorations d’amateurs et la constitution d’un solide corpus archéologique et philologique. Après les travaux entrepris dans ce sens par Michel Dewachter, qui a orienté et dirigé ce travail, l’étude s’est portée sur les collections publiques en raison de leur accessibilité qui en fait très tôt un instrument de travail scientifique. La recherche s’est concentrée sur les institutions parisiennes, pour des raisons matérielles, mais aussi parce que la capitale française rassemble dès avant la Révolution française des collections accessibles aux savants au sein du cabinet des Antiques de la Bibliothèque du roi. Rejoint d’abord par le muséum d’histoire naturelle puis par le Louvre et le musée Guimet, la Bibliothèque nationale contribue à faire de Paris le principal centre de développement de la discipline tout au long du xixe siècle en France jusqu’à l’apparition du centre universitaire de Lyon et de l’Institut de papyrologie de Lille à la fin du siècle.

Il s’agit, par le témoignage apporté par les archives des institutions de conservation, de retracer l’évolution du statut de l’objet archéologique en égyptologie : de simple objet de curiosité, il devient témoignage historique parlant avec le déchiffrement de l’égyptien hiéroglyphique, puis document archéologique. Ces changements de statut accompagnent les mutations de l’égyptologie et participent à la construction scientifique de cette discipline.

L’exploitation des archives a en partie été facilitée par la création d’une base de données des acquisitions du Louvre : elle a permis à la fois une évaluation statistique des modes d’enrichissement du musée et la constitution d’un index, informatique et papier, d’accès aux sources intéressant les origines des objets, accompagnant ainsi l’effort de mise en contexte des collections de musée.


Sources

La complexité de l’histoire des sources utilisées a nécessité son exposition en détail dans une partie liminaire. L’éclatement des séries rendait utile une présentation précise de leurs contenus respectifs pour retrouver une cohérence d’ensemble.

La majeure partie de la documentation exploitée pour le musée du Louvre est issue des fonds des Archives des musées nationaux (AMN). Dans ce fonds, les séries AE consacrées spécifiquement au musée égyptien ont fourni une part importante de la documentation. Elles ont été complétées par les séries *DD et en particulier *7 DD qui rassemblent les inventaires du musée, *BB que constituent les procès-verbaux des comités consultatifs du musée et ponctuellement par la série O 30 où sont conservés les dossiers du personnel.

À la Bibliothèque nationale de France (BNF), les fonds consultés sont éclatés entre plusieurs départements. Une partie des archives de fonctionnement du cabinet des Médailles et Antiques est conservée par le département lui-même dans un fonds spécifique coté ACM ; ce fonds trouve un complément dans divers registres et fonds privés regroupés sous les cotes ACM SUP ou dans le fonds manuscrit du département. Les archives centrales de la BNF pour le xixe siècle sont quant à elles conservées dans la section occidentale du département des Manuscrits dans la série Archives modernes. C’est également dans ce département que se trouvent les fonds scientifiques privés de quelques égyptologues.


Première partie
De l’égyptomanie à l’égyptologie (1798-1832)


Chapitre premier
Des cabinets de curiosités à l’Expédition d’Égypte

Les premières collections d’antiquités égyptiennes en Europe et en France apparaissent avant le xixe siècle. Dès le xviiie siècle, des recueils tels que ceux de Bernard de Montfaucon et du comte de Caylus comportent des descriptions d’objets égyptiens. Ces pièces sont pour la plupart conservées dans des cabinets de curiosités privés et la réflexion historique qu’ils suscitent est limitée par l’incompréhension de la langue égyptienne hiéroglyphique. Seule la collection du roi, d’abord abritée à Versailles puis transférée au Louvre et enfin à la Bibliothèque du roi, bénéficie d’un statut semi-public qui permet aux érudits d’y accéder. Le cabinet du roi est ainsi le premier laboratoire de réflexion sur les antiquités égyptiennes en France. Les collections publiques ne se développent vraiment qu’au moment de la Révolution par les confiscations et les prises de guerre. C’est à cette occasion que les premières antiquités égyptiennes font leur entrée au Louvre dans le muséum des arts.

Ce n’est qu’avec l’Expédition d’Égypte des armées de Napoléon Bonaparte que se développe véritablement l’intérêt scientifique pour les antiquités de la vallée du Nil. Une première analyse scientifique de l’Égypte voit le jour par les travaux de relevé de la commission des sciences et des arts qui accompagne les troupes. Les collections rapportées par les savants, en plus d’enrichir les fonds existants, contribuent également au développement d’une réflexion historique et philologique : la pierre de Rosette, confisquée par les Anglais, stimule en particulier les recherches sur la langue.

L’affluence en Europe de monuments égyptiens et de leur représentation familiarise les occidentaux aux formes artistiques venues de la vallée du Nil. Le développement des représentations artistiques inspirées de ces formes, appelé l’égyptomanie, prend un nouvel essor après l’Expédition d’Égypte. Complété par la multiplication des récits des savants d’Égypte et des voyageurs qui s’y rendent, ce mouvement s’enrichit de nouvelles lectures : une véritable réflexion historique vient se greffer sur une pensée restée essentiellement mystique jusqu’au xviiie siècle.

Chapitre II
Le monde de la Description de l’Égypte et les deux premières décennies du siècle

Les résultats de l’exploration scientifique réalisée à l’occasion de l’Expédition d’Égypte donnent lieu à la mise en place officielle de l’immense entreprise de publication de la Description de l’Égypte. Les volumes consacrés à l’histoire antique et ses monuments sont les plus nombreux. Les ingénieurs y décrivent les sites archéologiques par des méthodes propres aux architectes et topographes : cette nouvelle approche globale des sites complète l’analyse de cabinet des seuls objets. C’est une entreprise éditoriale considérable qui renforce l’intérêt porté à l’Égypte. Elle provoque également la recherche de nouveaux témoins archéologiques et stimule les départs vers l’Égypte.

Parmi les voyageurs qui se rendent en Égypte au début du xixe siècle, Frédéric Cailliaud, minéralogiste et géologue de formation est représentatif des relations entre ces explorateurs et les institutions. D’abord parti seul, ses observations et la collection qu’il rassemble intéresse Edmé-François Jomard qui est à la fois membre de la commission d’Égypte et conservateur à la Bibliothèque royale. Ce dernier assure la publication des travaux de Cailliaud et lui obtient une mission du gouvernement pour entreprendre une seconde expédition. Ces travaux inscrivent durablement la recherche sur l’histoire égyptienne au sein de la Bibliothèque royale. Cailliaud contribue également à l’associer à d’autres disciplines qui en élargissent le champ d’étude, tel que l’ethnographie, la géographie et l’archéologie. Il n’est pas le seul voyageur en Orient et d’autres collections trouvent le chemin de l’Europe : la collection du fils du consul français Thédenat-Duvent d’une part et d’autre part le zodiaque de Dendérah qui suscite de nombreux articles et relance ainsi la recherche historique.

Dans les premières décennies du xixe siècle se développe au Louvre une autre collection publique d’égyptologie qui cherche à répondre à des critères différents. Le conservateur des antiques du musée du Louvre, le comte de Clarac, répond pour son département à des exigences esthétiques : il constitue un musée des arts. Il place l’art égyptien aux origines de l’art grec, davantage comme une enfance de l’art que comme un art maître. Pour le comte de Clarac l’art égyptien a encore peu sa place dans un musée d’art : sa qualité technique relève de l’artisanat plus que de l’art. Sa place au musée est pensée comme un témoignage des premiers âges de l’histoire de l’art.

Chapitre III
La naissance de la philologie égyptienne

En 1822, un jeune philologue français, Jean-François Champollion, parvient à déchiffrer la langue égyptienne en s’appuyant sur les travaux de ses prédécesseurs. Cette découverte donne un nouvel essor à l’égyptologie qui peut désormais s’appuyer sur des sources originales et non plus seulement dépendre des sources grecques. Pour les collections, c’est une remise en question complète qui s’opère : la valeur des objets est réévaluée à l’aune des inscriptions qu’ils portent et leurs datations corrigées.

L’acquisition de collections égyptiennes devient alors une priorité : il s’agit de constituer un corpus de textes pour maintenir l’avance française dans la discipline. Jean-François Champollion, qui bénéficie d’appuis à la cour de Charles X, en particulier au sein de l’administration des beaux-arts, obtient ainsi en 1826 la création d’un département égyptien au Louvre. Le musée Charles X ouvre la série des départements archéologiques du Louvre, remettant ainsi en cause la vision esthétique qui prévalait jusqu’alors. La naissance du département égyptien intervient dans un contexte de concurrence avec la Bibliothèque royale où Jomard demande lui aussi la création d’un département d’ethnographie et de géographie qui abriterait les antiquités égyptiennes.

L’enrichissement des collections connaît alors un âge d’or. Ce sont essentiellement de grands ensembles qui rejoignent les collections publiques. Certains, comme la collection de E. Durand, sont issus de grandes collections privées et des pratiques qui dominent encore chez les amateurs d’art. À l’inverse, les consuls européens nommés en Égypte réunissent des collections exclusivement égyptiennes dans le but affirmé de les vendre en Europe. Les collections du consul britannique Henry Salt et de son homologue français Bernardino Drovetti alimentent les grands musées européens. À Paris, c’est essentiellement le Louvre qui bénéficie de ces enrichissements. Complétées par les acquisitions du conservateur Champollion lors de son expédition en Égypte en 1828-1829, ces collections constituent rapidement un noyau quantitativement et qualitativement important qui concurrence le fonds plus ancien de la Bibliothèque royale.


Deuxième partie
La mise en place d’une discipline et la fixation des cadres administratifs (1832 - milieu des années 1870)


Chapitre IV
L’héritage de Champollion

La mort de Champollion fait de 1832 une année charnière. Pour assurer la succession de son frère, Jacques-Joseph Champollion obtient l’acquisition par la Bibliothèque royale d’une grande partie de ses manuscrits. Présent à la bibliothèque comme conservateur des manuscrits, Jacques-Joseph peut assurer lui-même l’édition d’une partie des œuvres posthumes de son frère. Mais en 1848, il est exclu de la bibliothèque : les manuscrits qui lui restaient de son frère sont confisqués et leur édition connaît un arrêt brusque.

L’enseignement de la philologie et de l’archéologie égyptienne se poursuit malgré la mort de Champollion. La chaire qu’il occupait au Collège de France est maintenue et des érudits de renom s’y succèdent : Antoine-Jean Letronne puis Charles Lenormant. Ses publications sont également autant d’outils pour aborder la langue égyptienne. On constate entre 1832 et 1848 un certain recul de l’influence du Louvre sur l’égyptologie : les cours sont donnés à la Bibliothèque royale ou au Collège de France et Champollion n’est pas remplacé en tant que conservateur des antiquités égyptiennes du Louvre. Au contraire, la bibliothèque connaît une grande activité par ses cours et l’accroissement de ses collections : on retrouve en 1832 un équilibre proche de celui du début du siècle.

La mort du conservateur ne signifie toutefois pas l’arrêt de toute activité au musée du Louvre. Le comte de Clarac qui a repris la direction des antiquités égyptiennes réintégrée dans le département des antiques accorde aux collections archéologiques une place à part. Il laisse la gestion courante des antiquités égyptiennes à un collaborateur de Champollion, Jean-Joseph Dubois, qui, toujours sans en avoir le titre, continue d’assurer les fonctions de conservateur-adjoint. L’enrichissement des collections se fait toutefois à un rythme moins important et la mise en valeur des collections souffre d’un manque de moyens.

La révolution de 1848 permet la renaissance du département égyptien. Dirigé par des républicains convaincus, le Louvre se réorganise et renouvelle en profondeur son personnel et ses structures. Sous la direction de Camille Duteil et d’Adrien de Longpérier, les antiquités orientales et égyptiennes bénéficient de grands travaux, comme l’ouverture d’une galerie monumentale.

Chapitre V
La tentation de toute puissance du Louvre

Avec le Second Empire, le Louvre entame une période faste en terme d’influence sur la discipline. Après avoir retrouvé son autonomie en 1848, le département retrouve un conservateur prestigieux en la personne d’Emmanuel de Rougé. L’accroissement des collections y est plus important qu’au cours des périodes précédentes : de nouvelles salles doivent être ouvertes et l’accès est repensé à la fois pour satisfaire aux travaux scientifiques des conservateurs et à la curiosité du public.

L’égyptologie connaît dans les années 1850 un renouvellement profond de ses pratiques. Les fouilles de Mariette en Égypte font en effet passer l’égyptologie d’un monde philologique à un univers archéologique. Le musée du Louvre est le principal bénéficiaire de cette évolution : Mariette est en mission en Égypte au nom du musée, qui est, de ce fait, le dépositaire d’une grande partie des trouvailles. L’enrichissement ainsi réalisé donne à la collection un prestige accru, notamment par rapport au cabinet des antiques qui était jusque-là le seul dépositaire des collections issues de travaux scientifiques. Mariette est aussi un atout majeur pour l’égyptologie française après son intégration dans l’administration des antiquités du gouvernement égyptien en 1858.

Fort de ses collections prestigieuses, le Louvre bénéficie également des fortes personnalités de son directeur Émilien Nieuwerkerke et du conservateur des antiquités égyptiennes, E. de Rougé. Le premier, proche de la cour impériale, dirige l’administration des beaux-arts et le second bénéficie d’une aura scientifique d’importance. Par sa position de force, le musée entend rassembler en son sein toutes les collections qui peuvent s’apparenter aux siennes : le cabinet des Médailles de la Bibliothèque impériale fait alors l’objet de réclamations en particulier pour les objets égyptiens, qui n’aboutissent pas.

Chapitre VI
Le maintien d’un réseau diversifié

Le Second Empire est une période où le musée égyptien du Louvre se constitue en pôle majeur de l’égyptologie à Paris et plus généralement en France. Il le fait au détriment du cabinet des Médailles de la Bibliothèque impériale, qui connaît quant à lui un ralentissement de son activité archéologique, en partie dû aux travaux et à la réorganisation générale de la bibliothèque. Toutefois, le Louvre ne devient pas le pôle unique de la discipline.

L’enseignement, en particulier, lui reste largement extérieur : il se fait au Collège de France ou à la Bibliothèque royale. Le musée publie encore peu, et seulement des guides et catalogues. La bibliothèque, elle, bénéficie toujours d’une certaine reconnaissance scientifique notamment grâce à ses cours. C’est également elle qui reçoit en 1862 la prestigieuse collection du duc de Luynes, dont une partie est constituée d’antiquités égyptiennes.


Troisième partie
Vers une organisation scientifique des pratiques égyptologiques (milieu des années 1870 - 1914)


Chapitre VII
Deux axes de la recherche modifient la perception et l’usage des collections : l’enseignement et la pratique archéologique

La fin du xixe siècle voit l’égyptologie se constituer en discipline scientifique et s’émanciper peu à peu des structures et des influences politiques. L’apparition de nouveaux établissements d’enseignement organise la formation de façon plus rationnelle que dans les périodes précédentes. La naissance de l’École des hautes études est un moment important dans la construction scientifique de la discipline. Celle-ci s’intéresse aussi aux collections publiques parisiennes et y consacre des travaux et publications. Le mouvement est repris par la création de l’école du Louvre en 1882 : les collections sont un appui pour former des conservateurs et chercheurs.

Une seconde évolution influence largement le choix et les présentations des collections : l’organisation de fouilles archéologiques. Appuyés par l’Institut français d’archéologie orientale créé en 1882, des chantiers de fouilles s’ouvrent qui n’ont pas pour objectif de collecter des objets pour les musées mais d’explorer des sites pour en approfondir la connaissance. Une des conséquences de cette pratique est pourtant l’enrichissement des collections : ces accroissements sont toutefois d’une nature nouvelle qui correspond davantage à un état de la recherche qu’à la présentation de pièces prestigieuses. Les institutions de conservation ne jouent encore qu’un rôle archéologique très restreint.

Chapitre VIII
Présenter une collection : les nouvelles questions de la mise en valeur muséographique

L’évolution de la législation égyptienne sur l’exportation et la vente des antiquités ainsi que la multiplication des missions archéologiques modifient la nature des enrichissements réalisés par les institutions de conservation parisiennes. Deux tendances se dégagent : une réorientation vers le marché professionnel pour obtenir des pièces de qualité et l’acceptation de collections documentaires issues des fouilles archéologiques. Pour le cabinet des Médailles, les acquisitions d’antiquités égyptiennes se font de plus en plus rares et les conservateurs se concentrent davantage sur la numismatique. À partir de 1907, le premier transfert d’antiquités égyptiennes vers le Louvre entérine le retrait du cabinet de la scène de l’archéologie, déjà annoncé par la disparition du cours d’archéologie.

La mise en valeur des collections change également pour s’adapter à cette évolution. Les espaces publics sont de plus en plus consacrés à des collections prestigieuses présentées au grand public. Elles sont accompagnées de guides et de cartels destinés aux visiteurs dans une logique de présentation didactique des pièces. De nouveaux espaces semi-publics voient le jour au Louvre : des salles de consultations sont aménagées pour recevoir les chercheurs extérieurs à l’établissement. De nouveaux catalogues scientifiques leur sont également destinés pour qu’ils puissent prendre connaissance à distance des collections du Louvre. Les magasins s’agrandissent et constituent progressivement un fonds de réserve qui alimente différents musées de province : un réseau de diffusion des collections égyptologiques se met en place qui dépend encore largement des collections parisiennes.

Chapitre IX
De nouveaux acteurs apparaissent qui modifient le paysage de la recherche

L’ascendant pris par le Louvre pendant le Second Empire ne fait que s’accentuer sous la République. L’école du Louvre a encore renforcé sa position dominante en égyptologie au moment où le cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale renonce peu à peu à son rôle en archéologie. Pourtant le Louvre rencontre un concurrent nouveau. L’émergence du musée Guimet renouvelle la façon d’envisager les collections : le musée s’est conçu d’emblée comme centre de recherche et de documentation autant que lieu de vulgarisation et d’exposition pour le grand public. En participant activement à des campagnes archéologiques, le musée Guimet contribue également à insister sur la dimension scientifique du travail de conservateur.


Conclusion

L’évolution du rôle des principaux organismes de conservation au cours du xixe siècle suit l’évolution de la discipline. La conservation des objets venus d’Égypte est une fonction à haute valeur scientifique au début du siècle où l’essentiel des études se fait sur ses realia venus d’Égypte. L’organisation de la discipline se fait donc autour de deux pôles : d’une part l’enseignement de la langue et de l’histoire égyptienne au Collège de France essentiellement, de l’autre la conservation et l’étude des objets disponibles en Europe. Une des fonctions essentielles des premières collections publiques d’égyptologie est donc de mettre des sources à disposition des chercheurs. Cette fonction s’atténue au fil du siècle, ou plus exactement devient moins visible, confinée dans les travaux de publication et de communication, au profit d’une exposition des collections pour le bénéfice d’un public de plus en plus large. Le basculement d’une discipline essentiellement philologique vers un univers également très tourné vers l’archéologie contribue à redistribuer les rôles entre la Bibliothèque nationale et le musée du Louvre. L’émergence de nouveaux types de centres d’étude aboutit à une remise en cause du rôle scientifique du Louvre, au profit de nouveaux établissements à la fin du siècle.


Annexes

Base de données des acquisitions du département égyptien du musée du Louvre (1816-1914). — Tableaux statistiques. Les fiches d’acquisitions du Louvre. — Les acteurs des acquisitions du Louvre. — Inventaire restitué des objets égyptiens du cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale de France.