Léonard Thiry (ca. 1500 - ca. 1550) dans l’ombre de Rosso
Introduction
La décision de François Ier prise en 1528 d’agrandir et d’embellir le château de Fontainebleau, décisive pour l’histoire de la monarchie française, le fut tout autant pour l’histoire de l’art français, plus encore que les guerres d’Italie ou que le séjour français de Léonard de Vinci. Les chantiers d’aménagement intérieur sous la direction de deux Italiens, le Florentin Rosso Fiorentino, arrivé en 1530, et le Bolonais Primatice, qui rejoint le château en 1532, constituent la plus importante entreprise décorative de la première moitié du xvie siècle en France, et le vocabulaire ornemental mis en place par ces deux maîtres marque l’art français du siècle tout entier. Les équipes semblent composées presque uniquement de Français et d’Italiens et l’on s’étonne d’y trouver dès 1536, et jusque dans les années 1540, un peintre d’origine flamande, Léonard Thiry.
Comme de nombreux artistes de l’école française du milieu du xvie siècle, il est avant tout connu à travers de rares dessins et par quelques estampes réalisées par d’autres d’après ses compositions, lui-même n’étant pas graveur. Les diverses études consacrées à la première école de Fontainebleau et à ses acteurs ont mis en avant son nom plus d’une fois depuis la fin du xixe siècle. L’historiographie le considérait comme un des principaux assistants de Rosso sur le chantier bellifontain à la fin des années 1530, du moins comme un de ses meilleurs imitateurs, son œuvre se situant à la croisée de celui de Rosso et de ceux de quatre graveurs français du milieu du xvie siècle : Pierre Milan, René Boyvin, Jacques Androuet du Cerceau et Léon Davent. Quelques chercheurs s’étaient déjà interrogé sur son cas, sans pour autant qu’une étude spécifique et approfondie ne lui ait été consacrée : son parcours demeurait flou, ou du moins était-il l’objet d’hypothèses contestées, et son œuvre, considérablement augmenté sous le coup des nouvelles attributions, demandait à être épuré et précautionneusement examiné.
Indépendamment de l’intérêt propre que la vie et les travaux de Thiry offrent, l’étude de ce personnage permet surtout de fournir des éléments de réflexion quant à la problématique fondamentale de la diffusion des œuvres au xvie siècle : comment les créations sont-elles passées de Rosso et Primatice à leurs aides, de Fontainebleau à Paris, des peintres aux graveurs, de France vers les anciens Pays-Bas, des grands seigneurs aux marchands et aux petits officiers ? L’objet de cette thèse est donc d’étudier un des maillons essentiels de cette chaîne de diffusion des motifs créés à Fontainebleau, mais également d’interroger les voies de la création chez un artiste dont la production reflète avant tout l’invention d’un autre.
Sources
Les sources archivistiques mentionnant Thiry sont extrêmement rares. Il a été impossible d’ajouter de nouvelles découvertes aux informations fournies par les registres de la guilde de Saint-Luc d’Anvers édités par T. Lérius et P. Rombouts et par les Comptes des Bâtiments du roi édités par le marquis de Laborde. Néanmoins les archives anversoises et parisiennes ont été d’une grande utilité, en particulier les actes du Minutier central des notaires parisiens, qui permettent de mieux connaître les artistes avec lesquels Thiry fut sans doute en contact ainsi que la communauté flamande à Paris. Les documents de la municipalité parisienne renseignent sur Jean de Mauregard, amateur d’art qui fit éditer, en 1563, le Livre de la conquête de la Toison d’or, ensemble gravé réalisé d’après les dessins de Thiry par René Boyvin.
Les sources iconographiques offrent, quant à elles, un angle d’approche plus commode à l’étude de Thiry. Il convient de prendre en compte à la fois les œuvres qui lui sont attribuées et celles des artistes autour desquels il évoluait : Rosso et Primatice bien sûr, mais aussi les burinistes parisiens, Pierre Milan et René Boyvin, ou encore Jacques Androuet du Cerceau et Léon Davent et, de façon générale, les artistes de la première école de Fontainebleau. En outre, il est nécessaire, du fait de l’origine de l’artiste, d’examiner les productions des artistes des anciens Pays-Bas de la première moitié du xvie siècle. Ont principalement été consultées les collections de la Bibliothèque nationale de France, de l’École nationale supérieure des beaux-arts, du musée du Louvre, du British Museum, du Victoria & Albert Museum, du cabinet des Dessins de l’université de Liège, de la Kunstbibliothek et du Kupferstichkabinett de Berlin.
Chapitre premierDes débuts largement méconnus. Hypothèses et conjectures
Il convient tout d’abord de revenir sur les diverses suggestions formulées quant aux années pré-bellifontaines de la vie de Thiry. La proposition la plus raisonnable quant à l’origine de l’artiste semble être celle qui le fait naître à Bavay. En effet, l’absence de preuve oblige à écarter l’hypothèse d’une origine bruxelloise et d’un apprentissage auprès de Bernard van Orley. On ne peut identifier Léonard Thiry avec le maître dit tantôt de l’Ascension et de la Pentecôte de Raleigh et tantôt de saint Michel. L’idée que Thiry aurait travaillé à Liège avec Lambert Lombard ne peut non plus être retenue. Enfin, l’hypothèse d’un séjour romain, trop souvent prise pour une certitude, doit être écartée. À défaut d’œuvres de cette première période, l’historien peut uniquement s’appuyer sur une mention contenue dans les registres de la guilde de Saint-Luc d’Anvers. En 1533, un « Lenaert Terey », vraisemblablement Thiry, est reçu maître peintre ; on peut donc raisonnablement situer la naissance de l’artiste dans la première décennie du xvie siècle. Le séjour anversois de l’artiste n’a toutefois pu être documenté davantage. L’étude des grands peintres anversois de la décennie 1530, Pieter Coecke van Aelst, Jan Van Hemessen, Jan Van Amstel, n’a pas permis de mettre Thiry en lien avec ces artistes de façon probante. Les débuts de l’artiste restent donc auréolés d’un grand mystère.
Chapitre IILéonard Thiry et la Galerie François Ier à Fontainebleau
La venue de Léonard Thiry à Fontainebleau n’est pas sans étonner l’historien. La présence flamande est en effet peu marquée sur les premiers chantiers bellifontains du xvie siècle. Seuls quatre autres artistes peuvent être formellement identifiés comme d’origine flamande pour les décennies 1530 et 1540 et aucun ne fait un séjour aussi prolongé que celui de Thiry. La coutume des artistes anversois de voyager à l’étranger dans les années suivant leur accession à la maîtrise et la dépression économique passagère dont Anvers est victime au début des années 1530 peuvent du moins expliquer le départ de Thiry des anciens Pays-Bas.
Le Flamand apparaît quatre fois dans les Comptes des Bâtiments du roi. Les deux premières mentions, en octobre et novembre 1536, indiquent qu’il était peintre et qu’il appartenait à une équipe travaillant à la Galerie François Ier sous la direction de Rosso. Son œuvre étant empreinte de réminiscences de la galerie, il est vraisemblable qu’il y ait été actif plusieurs années, sans doute jusqu’à son achèvement entre 1538 et 1539. Néanmoins le rôle tenu par Thiry sur ce chantier n’est pas aisé à définir. Il est assuré qu’il ne prit pas part à la conception du décor ; il faut également mettre de côté les hypothèses qui le font travailler aux stucs et aux tapisseries réalisées d’après la galerie. Par ailleurs, on ne peut reconnaître sa main dans les fresques de la galerie, faute de points de comparaison. Toutefois il est possible que son rôle ait été plus important que celui d’un simple fresquiste. Vasari écrivait en effet qu’il « avait le talent particulier de savoir transcrire en couleurs les dessins de Rosso ». Un ensemble de dessins copiant les compositions de la galerie peut être assigné à Thiry. Copies d’après les originaux de Rosso, ces feuilles montrent toutes un processus de simplification de la composition par rapport aux fresques et il est possible qu’elles aient servi à la réalisation des cartons. Les dessins pouvant être attribués à Thiry permettent également de connaître des parties disparues de la Galerie François Ier. C’est le cas d’une feuille conservée au Metropolitan Museum of Art à New York représentant un Cartouche avec une divinité marine et les emblèmes de François Ier, qui pourrait conserver le souvenir de la partie centrale de l’extrémité occidentale de la galerie disparue au début du xviie siècle.
Chapitre IIILéonard Thiry et les autres chantiers de Fontainebleau
Les deux autres mentions de Thiry dans les Comptes conduisent à étudier sa participation à d’autres chantiers bellifontains, du moins l’influence sur son œuvre des autres décors mis en place au château, et par conséquent la part de l’influence primaticienne dans ses travaux.
Le troisième paiement reçu par Thiry se situe entre 1537 et 1540 et il se rapporte à la chambre sur la Porte dorée et au cabinet du Pavillon des armes. Ces ensembles sont mal connus. Il est donc difficile de préciser l’activité de Thiry sur ces chantiers, mais il est possible d’y voir une première étape dans le processus d’influence de Thiry par Primatice. Un dessin de Thiry conservé à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, Mars et Vénus surpris par Vulcain, s’inspire de motifs utilisés par le Bolonais pour le décor de la première de ces pièces. Thiry s’éloigne en outre dans cette composition du style de Rosso pour se rapprocher de la manière de Primatice.
La quatrième mention de Thiry dans les Comptes, entre 1541 et 1550, indique principalement qu’il fut actif sur le chantier de l’Appartement des bains sous la direction de Primatice. La cinquième pièce de cet ensemble était ornée d’un décor consacré à l’histoire de Callisto, sujet auquel Thiry a consacré une douzaine de compositions ultérieurement gravées par Léon Davent. Ces estampes montrent une influence grandissante de Primatice, autant par leur style que par les emprunts directs de motifs aux fresques de l’Appartement des bains.
Certains décors ont également influencé Thiry bien qu’aucun document n’indique qu’il ait participé à leur élaboration. Les similitudes existant entre la suite gravée par Léon Davent d’après Léonard Thiry sur l’Histoire des amours de Pluton et de Proserpine et le décor de la Chambre du roi exécuté sous la conduite de Primatice entre 1533 et 1535 le montrent bien. C’est également le cas entre l’Histoire de Cadmos et la Conquête de la Toison d’or. Un ensemble de dessins et d’estampes montre en effet que Primatice avait créé, sans doute après 1540, un décor consacré au fondateur de Thèbes, et Thiry s’en est nettement inspiré pour certaines compositions de la Conquête de la Toison d’or. Il apparaît alors que l’œuvre emblématique de Thiry et de René Boyvin, qui semblait refléter l’emprise de Rosso sur le Flamand, est en réalité le résultat d’influences partagées. Le rôle de Primatice auprès de Thiry a été important : en lui offrant un nouveau modèle, il lui a permis de trouver une manière plus personnelle.
Chapitre IVLéonard Thiry, Rosso Fiorentino et les burinistes parisiens
Thiry, comme Pierre Milan et René Boyvin, est imprégné du style de Rosso et il n’est pas toujours aisé de savoir où s’arrête l’œuvre du Florentin et où commence celle du Flamand. Une étude attentive des compositions dont l’attribution fluctue a conduit à retirer du corpus de Thiry un nombre important de dessins, mais aussi à mettre à son actif un ensemble marqué par l’influence de la série de l’Histoire de Psyché gravée par le Maître au Dé et Agostino Veneziano d’après Michiel Coxcie. On s’interroge également sur la possibilité que Thiry ait fourni aux graveurs interprétant les compositions bellifontaines de Rosso, les dessins préparatoires aux gravures.
L’objet de ce chapitre est en effet principalement d’étudier les rapports de Thiry avec les graveurs qui ont perpétué son œuvre et celui de Rosso, et plus particulièrement avec les deux burinistes Pierre Milan et René Boyvin. On y propose l’existence d’une collaboration active du dessinateur et des graveurs, et par conséquent l’hypothèse d’un séjour parisien du Flamand. Il est fort possible que celui-ci soit resté à Fontainebleau jusqu’au milieu des années 1540 et qu’il soit venu s’installer à Paris, à l’instar de nombreux artistes de Fontainebleau, un peu avant la fin du règne de François Ier. La nature même de son travail, sous-traitant fournisseur de modèles, expliquerait la difficulté à attester sa présence par des documents.
L’étude du Livre de la conquête de la Toison d’or montre que cette collaboration eut des conséquences même après la mort de Thiry. On s’expliquait mal la publication de cet ouvrage en 1563, soit treize ans après le décès supposé du peintre, d’autant que l’homme qui fit éditer cette suite, Jean de Mauregard, affirmait avoir commandé les textes, les dessins et les gravures. De nombreux arguments tendent en fait à montrer que ce petit officier s’adressa sans doute dans le courant des années 1550 à Boyvin qui devait conserver en portefeuille les œuvres de Thiry. En effet, l’enrichissement de Mauregard n’est sans doute pas antérieur à 1550 ; or les dessins de la Conquête de la Toison d’or demeurent très marqués par l’art de Rosso, manière dont Thiry semble s’éloigner dès la deuxième moitié des années 1540, et leur exécution doit donc être située au début de cette décennie ; enfin des erreurs de compréhension de l’auteur des textes, Jacques Gohory, indiquent qu’il ne prit part au projet que tardivement, sans doute après la mort de Thiry. L’étude de ces vingt-six compositions permet également de mieux connaître les sources littéraires utilisées par Thiry : Apollodore et Ovide principalement.
Chapitre VUn œuvre unique, des thèmes multiples
Un examen général des thèmes abordés par le Flamand dans son œuvre ainsi qu’une recherche systématique des sources qu’il utilisa et de l’influence qu’eurent ses modèles viennent compléter l’étude de son parcours. Il apparaît que les compositions ornementales dominent largement son œuvre. Il développe par exemple des grotesques à mi-chemin entre Rosso et Agostino Veneziano selon une formule qui marque Étienne Delaune et dont on retrouve un écho dans les domaines de la peinture murale, du vitrail et des objets d’art.
C’est surtout dans la représentation d’objets d’orfèvrerie que Thiry s’épanouit. S’il réutilise les formules inventées par Rosso et s’il emprunte des motifs à Cellini, Primatice, ou encore à Polidoro da Carravagio, il fournit néanmoins des inventions de son propre cru. Il se plaît en particulier à développer des objets ornés de scènes narratives, et utilise parfois deux objets pour raconter la totalité de la légende qu’il représente. Ses dessins de bijoux sont à rapprocher de ceux de Jacques Androuet du Cerceau, du Maître des médaillons historiques ou encore de Pierre Woeriot, selon des modalités qui montrent bien la complexité de la circulation des modèles. Il ne semble pas que ces compositions soient destinées à la réalisation directe d’objets d’orfèvrerie, mais il faut plutôt y voir un répertoire de motifs à la disposition des artistes en général et des orfèvres en particulier. Il existe en revanche un dessin de coffret sur vélin, probable mise au propre d’une invention de Rosso par Thiry, qui tendrait à montrer que le Flamand travailla de concert avec des orfèvres. Quelques objets en céramique portent en outre la trace des compositions de Thiry.
Un corpus de dessins et d’estampes représentant des figures masquées en buste et des personnages costumés en pied atteste le goût du Flamand pour l’ornement dans toutes ses composantes. La figure humaine est désormais l’objet à décorer. C’est sans doute dans la continuité des travaux de Rosso et de Primatice pour les festivités de la cour des Valois qu’il faut situer cette production, bien que l’on ignore si ces costumes ont été réalisés. À travers cet exemple, on voit bien comment Thiry se réapproprie une création de Rosso, et comment par l’intermédiaire des estampes exécutées par les burinistes parisiens, celle-ci se diffuse. Les nombreuses copies gravées et dessinées de ces Masques le prouvent bien.
Thiry est également connu pour son talent de paysagiste. Les Fragmenta structurae veteris gravés par Jacques Androuet du Cerceau d’après Thiry font une large place aux jeux de perspective compliqués où s’imbriquent les monuments antiques. Il s’agit avant tout d’un travail de compositions à partir d’éléments que Thiry aurait pu trouver dans le décor de la Galerie François Ier. En revanche, les deux suites gravées par Léon Davent d’après Thiry montrent des paysages plus simplement construits qui donne une forte impression de naturel. Étrangement, la formule qu’il développe, extrêmement novatrice, et sans véritable équivalent à l’époque, ne rencontre guère d’écho dans les productions françaises et flamandes de la Renaissance, à l’exception peut-être de quelques peintures de Jan Soens.
Chapitre VIUne fin obscure, le retour en Flandre
La fin de la vie de Thiry est tout aussi obscure que son commencement. Jacques Androuet du Cerceau nous apprend qu’il était mort à Anvers en 1550 ou un peu avant. Cette affirmation a été contestée du fait de l’existence d’un document anversois datant de 1551 mettant en scène des peintres lyonnais et un « maître Thierry, painctre d’icelle ville » ; le manque de précision de cet acte incite néanmoins à conserver la datation fournie par Jacques Androuet du Cerceau.
Les hypothèses concernant l’activité de Thiry à Anvers dans les années précédant sa mort ne peuvent être retenues. Rien n’indique qu’il travailla pour Hieronymus Cock, et il ne semble pas qu’il soit l’auteur de la tenture de Vertumne et Pomone, ni de celle de la Création ni de celle des Poésies, qui doivent sans doute être rendues à Pieter Coecke. On manque également d’éléments probants pour affirmer qu’il travailla au décor de l’hôtel de Gaspard Ducci, bien que celui-ci soit marqué par l’art bellifontain. On peine enfin à trouver la trace d’une influence directe de Thiry dans l’art des artistes anversois du milieu du xvie siècle. Ni l’œuvre de Frans Floris, ni ceux de Cornelis Floris et de Cornelis Bos ne semblent s’inspirer de l’assistant de Rosso, même si ces artistes développent parfois des formules proches. Les arts décoratifs produits dans les anciens Pays ne s’inspirent pas non plus des compositions du Flamand. Seuls quelques dessins peuvent être mis en rapport à la fois avec l’école flamande et avec la première école de Fontainebleau, sans que le rôle de Thiry ne puisse cependant être bien défini.
Il apparaît donc que le retour de Thiry dans la ville où il était maître ne fut sans doute pas antérieur à la fin des années 1540 et il ne semble pas qu’il ait véritablement eu un rôle direct dans la diffusion de l’influence bellifontaine à Anvers.
ÉpilogueUn peintre sans peinture ?
Il est impossible, sans preuve documentaire, d’attribuer de tableaux à Léonard Thiry. Néanmoins, quelques propositions ont été faites et elles doivent être conservées afin d’étoffer les réflexions futures. Quoi qu’il en soit, c’est par son œuvre graphique que nous connaissons cet artiste et c’est cet œuvre qu’il convient d’étudier. Bien qu’originaire de Flandre, Thiry est un artiste de l’école française du xvie siècle, et plus précisément il est un produit de la première école de Fontainebleau dont il est devenu un des plus grands vulgarisateurs, tout en constituant un œuvre original et personnel.
Pièces justificatives
Déclaration du peintre Josse de Momper à propos du départ de peintres français d’Anvers à la suite de l’ordonnance de Charles Quint (29 octobre 1551). — Mandement pour le paiement de Jean de Mauregard, clerc du receveur du domaine de la ville de Paris (12 août 1544). — Marché entre Jean Bertrand et Louis Thieullin, maîtres tapissiers à Paris, concernant l’exécution d’une tapisserie pour Jean de Mauregard (21 août 1567). — Mandement à des fermiers parisiens, dont Jean de Mauregard, de fournir des garanties (12 et 13 octobre 1568). — Renouvellement du bail du logement de la porte Saint-Honoré à Robert de Mauregard (28 janvier 1575). — Quittance de Marguerite Guyot, veuve de Jean de Mauregard, au receveur de la ville de Paris, concernant les rentes du défunt sur les droits de gabelle (11 juin 1577). — Quittance de Marguerite Guyot, veuve de Jean de Mauregard, au receveur de la ville de Paris, concernant les rentes du défunt sur les fermes du vin (1er avril 1581). — Quittance de Nicolas de Mauregard, frère de feu Jean de Mauregard, au receveur de la ville de Paris, concernant les rentes du défunt sur les draps d’or et d’argent, toiles d’or et d’argents et soies (26 juin 1585).
Catalogue de l’œuvre graphique de Léonard Thiry
Le catalogue de l’œuvre graphique de Léonard Thiry comprend 274 numéros, avec d’une part les dessins et d’autre part les estampes que Thiry a inspirées. Le catalogue des dessins se répartit en plusieurs catégories : dessins attribués à Léonard Thiry (classement par thème : copies d’après la Galerie François Ier, sujets mythologiques, sujets bibliques, ornement et orfèvrerie ; 70 numéros), dessins dans le style de Léonard Thiry (5 numéros), copies d’après Léonard Thiry (11 numéros), dessins rejetés (47 numéros). Les œuvres des trois derniers ensembles sont classés par lieu de conservation. Les estampes sont réparties par thème : sujets mythologiques, ornement et orfèvrerie, vues de monument et sujet biblique (151 numéros). Chaque œuvre fait l’objet d’une notice détaillée et est, le plus souvent, reproduite.