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École des chartes » thèses » 2014

La Nativité de saint Jean Baptiste

Culte et iconographie en France (xiiie-xve siècle)


Introduction

Saint Jean Baptiste, le Précurseur du Christ, est un personnage de grande importance dans la hiérarchie des saints. La Bible relate plusieurs épisodes de sa vie, que l’on peut répartir en trois ensembles. Le premier est celui de sa naissance, présentée par l’évangéliste Luc en parallèle de la naissance du Christ : l’ange Gabriel vient annoncer au vieux prêtre Zacharie, pendant qu’il officie au Temple, qu’il aura un fils de sa femme Élisabeth, qui est âgée et stérile ; le vieux prêtre refuse de le croire et devient muet. Plus tard, Élisabeth, enceinte de six mois, reçoit la visite de sa cousine Marie, qui est elle-même enceinte du Sauveur ; le petit Jean, saisi par l’Esprit saint, tressaille en entendant la Vierge Marie. À sa naissance, lorsqu’on le circoncit, Jean reçoit de sa mère un nom qui sort de la tradition familiale ; les parents étonnés demandent donc son opinion à Zacharie, toujours muet, qui confirme par écrit que le nom de l’enfant est Jean. Le vieillard retrouve alors la parole et chante un cantique d’action de grâces dans lequel il annonce le rôle prophétique de son fils. Le second ensemble d’événements de la vie de Jean Baptiste est celui de sa vie publique : conformément à la prédiction de son père, il appelle le peuple d’Israël à la conversion ; il désigne publiquement Jésus comme l’Agneau de Dieu, et il le baptise dans les eaux du Jourdain. Enfin, le troisième ensemble d’épisodes est celui qui conduit Jean Baptiste au martyre : il rencontre le roi Hérode pour lui signifier son opposition à son mariage adultérin et incestueux avec sa belle-sœur Hérodiade, ce pourquoi le roi le fait mettre en prison et la reine le prend en haine. De sa prison, Jean Baptiste envoie ses disciples demander à Jésus une confirmation du fait qu’il est bien le Messie. Ensuite, lors du banquet d’anniversaire d’Hérode, la fille d’Hérodiade le séduit par sa danse et, conseillée par sa mère, lui demande la tête de Jean Baptiste. Le roi fait alors exécuter le prophète.

Le premier et le dernier de ces groupes d’événements sont l’occasion chacun d’une fête liturgique, le 24 juin pour la Nativité et le 29 août pour la Décollation, c’est-à-dire le martyre par décapitation. L’existence de deux fêtes célébrant des moments de sa vie est une des particularités du culte de saint Jean Baptiste : sauf la Vierge, aucun autre saint ne bénéficie d’un tel honneur. Des études ont déjà été réalisées sur le culte et l’iconographie d’un saint, comme saint André ; l’aspect liturgique du culte du saint n’a alors guère été étudié. Jusqu’ici, aucune étude n’avait jamais lié l’iconographie d’une partie de la vie d’un saint à la fête liturgique qui célèbre ces événements.

Saint Jean Baptiste est un saint très honoré, et sa naissance a souvent été représentée. Le grand nombre des images disponibles a contraint à se limiter à l’espace français de la fin du Moyen Âge. L’existence de très nombreuses sources, tant textuelles qu’iconographiques, autour de 1200 a conduit à faire commencer la période étudiée à la toute fin du xiie siècle ; compte tenu de l’ébranlement à la fois religieux et artistique qui a lieu dans la première moitié du xvie siècle, l’étude s’arrête au premier quart de ce siècle.

On cherche à mettre en regard, autant que faire se peut, les textes rédigés pour la fête de la Nativité de saint Jean Baptiste, le 24 juin, ou au sujet des faits que cette fête commémore, avec les images qui les représentent. Quelle est la part des sources qui provient de l’institution ecclésiastique et suppose sa médiation ? Et dans quelle mesure, au contraire, les laïcs se saisissent-ils des épisodes de cet événement et des images qui les représentent ? Les différentes origines des sources changent-elles la façon dont sont traités l’annonce de l’ange à Zacharie, les relations du petit Jean avec la Vierge Marie qui vient visiter sa mère Élisabeth et la place de chacun dans la famille qui accueille ce petit enfant ?


Sources

Deux types de source ont été employés : des textes et des représentations iconographiques. Les premiers sont de natures diverses : hagiographies, commentaires patristiques de la Bible, homélies patristiques, traités liturgiques, encyclopédies. Les sources iconographiques sont réparties sur quatre supports : peinture murale, sculpture, vitrail et enluminure.


Première partie
Le sens du corpus des sources


Chapitre premier
La constitution du corpus des sources

Les sources textuelles. — Le récit de l’Évangile de Luc est la principale source des connaissances sur la naissance de Jean Baptiste au Moyen Âge ; il est donc largement employé. S’y ajoutent des commentaires de ce texte biblique : la Glose ordinaire ainsi que l’Historia scholastica de Pierre le Mangeur. On trouve aussi des passages d’ouvrages à vocation encyclopédique traitant du Baptiste : le Speculum historiale de Vincent de Beauvais et le Breviari d’amor du juriste biterrois Matfre Ermengaud. Il convient également d’étudier les textes liturgiques de la fête de la Nativité de saint Jean Baptiste, de même que leur commentaire par Guillaume Durand, évêque de Mende à la fin du xiiie siècle. Enfin, les textes hagiographiques issus de quatre légendiers latins ainsi que le récit de la naissance de Jean dans sept Vie de Jean Baptiste en ancien ou moyen français représentent une part importante des sources.

Le corpus iconographique. — L’étude s’appuie sur un corpus d’un peu plus de trois cents images réparties sur quatre supports : sculpture, vitrail, manuscrits enluminés, peintures murales. Ce corpus a été constitué surtout par l’emploi des bases de données d’enluminures de l’Institut de recherche et d'histoire des textes et de la Bibliothèque nationale de France, ainsi que par les répertoires de vitraux du Corpus vitrearum. Les manuscrits enluminés représentent plus des deux tiers du corpus ; le reste est surtout réparti entre le vitrail et la sculpture. Les peintures murales sont très minoritaires. Une grande part des images est produite au xiiie siècle et le nombre d’images par siècle ne cesse de décroître ensuite, quoique le vitrail semble avoir connu un nouvel essor au début du xvie siècle. La plupart des images ont été produites dans la moitié nord de la France. Les épisodes le plus souvent représentés sont l’annonce de l’ange à Zacharie et la naissance du saint.

Chapitre II
Des sources d’origine cléricale

Beaucoup de ces sources, tant textuelles qu’iconographiques, sont produites par des clercs. Parmi elles, certaines sont fabriquées par l’institution ecclésiale pour un usage interne : le corpus d’images regroupe un grand nombre de bibles copiées en série, sans doute pour des prédicateurs itinérants. Les textes liturgiques sont, de par leur nature, le domaine des clercs ; ils n’évoluent presque pas au long de la période étudiée, au moins dans le diocèse de Paris. Dans les manuscrits liturgiques, les images, qui ont un rôle de point de repère, se trouvent presque toujours à la même place par rapport au texte de l’office ou de la messe. Les vitraux produits au xiiie siècle sont souvent situés dans le chœur liturgique des cathédrales, comme à Chartres, Lyon ou Angers ; ils développent un discours complexe, à visée théologique ou politique, et destiné aux chanoines. La langue de rédaction des légendiers latins les destine à des gens cultivés, donc le plus souvent à des clercs ; de plus, on y trouve de nombreuses références érudites. Une de nos Vies en français, malgré sa langue de rédaction, fait preuve d’une hostilité aux laïcs et d’une misogynie qui indiquent qu’elle est également rédigée par un homme d’Église pour des gens d’Église.

D’autres sources passent pour avoir été destinées à des laïcs. C’est le cas des bibles moralisées et des vitraux de la Sainte-Chapelle. Le public en est très restreint ; le discours très savant que ces ensembles développent a probablement rendu nécessaire la médiation d’un clerc. De même, les portails des façades des cathédrales portent des sculptures destinées au peuple laïc ; mais là encore, les récits en images de la naissance du Baptiste semblent s’intégrer à des ensembles complexes qui ne permettent sans doute pas aux simples laïcs de comprendre ce qu’on leur présente : ces façades développent un discours qui cherche à commémorer le passé liturgique de la cathédrale ou à proposer une explication typologique de la Bible. Une des Vie de saint Jean Baptiste en langue vernaculaire, écrite en vers au xiie siècle, semble vouloir s’adresser au plus grand nombre, mais elle est pétrie de références savantes et ne paraît pas avoir eu beaucoup de succès en l’état. Au moins au xiiie siècle, les images du corpus qui sont adressées aux laïcs ne semblent pas pouvoir donner à ceux-ci une compréhension directe du discours qu’elles tiennent.

Les rites des feux de la Saint-Jean faisaient sans doute partie de la culture des laïcs, mais un seul des textes les mentionne. Il s’agit du commentaire liturgique rédigé par Guillaume Durand, évêque de Mende, à la fin du xiiie siècle. Cette pratique qui touche les laïcs ne nous est donc connue que par l’analyse qu’en fait un clerc. Il attribue ces usages à un héritage païen : il s’agit d’après lui d’une mesure prophylactique contre les dragons. Il cherche cependant à leur conférer une symbolique chrétienne.

Chapitre III
Des textes et des images pour le monde des laïcs

Parmi les sources de cette étude, d’autres montrent une réelle adaptation à un public laïc. Quatre Vie de saint Jean Baptiste en langue vernaculaire s’adressent à un public simple. Certaines ont été écrites par des clercs, voire même, pour l’une d’entre elles, dans un milieu monastique, mais leur œuvre est facile d’accès et sa diffusion semble indiquer qu’elle a trouvé son public. Deux de ces Vie se trouvent dans des livres d’heures et l’une d’entre elles au moins a visiblement été rédigée pour des femmes mariées. De plus, la Vie en vers du xiie siècle adressée aux plus simples mais pétrie de références savantes qui est signalée plus haut a été réadaptée en prose, et cette nouvelle version a rencontré un certain succès dans des manuscrits luxueux destinés à un public laïc princier.

Au xve et xvie siècles, on trouve aussi des images produites pour des destinataires laïcs, à des fins de dévotion personnelle ou de prestige. Dans le cas des enluminures de manuscrits, on les trouve surtout dans des volumes que l’on peut rattacher à la commande d’un puissant : livres d’heures, bréviaires, littérature de dévotion, etc. Ces manuscrits sont relativement peu nombreux par rapport à la taille globale du corpus étudié. Dans le cas des vitraux, le nombre de ceux qu’on sait avoir été, de façon certaine ou probable, commandés par des laïcs, s’accroît au xve puis au xvie siècle. À cette période, beaucoup des vitraux du corpus se trouvent dans des églises paroissiales dont l’ornementation est à la charge de la fabrique, composée en grande partie de laïcs.


Deuxième partie
La Nativité de saint Jean Baptiste : représentations savantes, dévotionnelles et sociales


Chapitre premier
L’annonce à Zacharie : un lieu d’érudition

Alors que Zacharie, prêtre du Temple, offre l’encens à l’autel suivant les prescriptions de la liturgie juive, il voit un ange lui apparaître et lui annoncer la naissance à venir de son fils Jean Baptiste. Le rôle sacerdotal de Zacharie est dans les textes les plus savants l’occasion de donner des explications sur le sacerdoce de la Loi. Certains font du père de Jean Baptiste le grand-prêtre, considérant que l’offrande de l’encens est celle du jour de l’Expiation (Yom Kippour). Cela leur permet de rappeler que les sacrifices de la Loi étaient une préfiguration de celui du Christ, seul véritable grand-prêtre. Zacharie est alors considéré comme un représentant du peuple juif. Son incrédulité face à l’annonce de l’ange, sa vieillesse et sa stérilité sont presque toujours rappelées. Les intellectuels chrétiens considèrent comme désuets et stériles les rites que les Juifs ont conservés, dans leur refus de reconnaître le Christ comme Messie, et quelques rares textes – notamment les Bibles moralisées – voient dans l’incrédulité, la vieillesse et la stérilité de Zacharie l’image de celles de tout le peuple juif. Dans les images, Zacharie est clairement représenté dans l’accomplissement d’un acte liturgique. Le groupe des bibles produites en série au xiiie siècle pour des prédicateurs itinérants, qui représente une grande part des représentations de cet épisode, tend à lui donner une apparence en partie chrétienne, dans la pilosité ou le vêtement ; le reste des images l’identifie clairement comme juif.

Dans certains textes savants, le récit de l’apparition de l’ange est aussi l’occasion de donner des indications permettant de reconnaître un bon ange d’un mauvais ange ; dans les textes les plus simples, la peur qui s’empare de Zacharie à la vue du messager divin et la consolation que ce dernier lui prodigue sont surtout des éléments qui servent à romancer le récit. La représentation de l’ange dans les images ne semble guère se soucier des problématiques qui occupent les textes savants ; on trouve deux principales possibilités : l’ange debout auprès de l’autel ou la tête de l’ange apparaissant dans la nuée. Les anges ne volent guère en France au Moyen Âge, et il faut attendre le xvie siècle pour trouver le seul exemple d’ange qui vole vraiment.

Chapitre II
Jean Baptiste et la Vierge : débats savants et dévotions

Face à la Vierge, Jean Baptiste est dans une position complexe : il oscille entre une place parallèle et une relation de dépendance. La Conception du Précurseur semble avoir fait l’objet d’une fête dans les premiers siècles du christianisme, au moins en Orient et sans doute aussi en Occident, d’après les indications des martyrologes rédigés entre le ve et le ixe siècle. Cette fête avait lieu le 24 septembre. Mais les martyrologes se copient les uns les autres et la mention de cette fête paraît avoir été reprise sans modification ; on peut alors se demander dans quelle mesure ces mentions indiquent une fête réellement célébrée. Hors de ces martyrologes, les seules sources qui permettent d’assurer que cette fête a existé sont issues de l’ouest de l’Angleterre au xie siècle. Les auteurs qui débattaient de l’opportunité de célébrer la Conception de la Vierge, à partir du xiie siècle, ne connaissaient visiblement pas la célébration de celle du Baptiste. Jean Baptiste est convoqué dans les débats sur le caractère immaculé de la Conception de la Vierge, mais son exemple ne sert qu’à indiquer les grâces dont la Vierge a bénéficié au minimum : la Mère de Dieu est considérée comme bien plus honorable que le Précurseur, et il paraît évident à tous les contradicteurs qu’elle n’a pas pu bénéficier d’un moins grand honneur que le Baptiste, qui est sanctifié par l’Esprit saint lorsqu’il entend la voix de la Vierge venue visiter Élisabeth. Ces questions n’ont qu’un faible écho dans les textes consacrés au Baptiste : on précise seulement qu’il a été sanctifié et purifié du péché originel dans le sein de sa mère, comme le prophète Jérémie dont le livre biblique est largement employé dans les textes de la Nativité du Baptiste. Le problème de la Conception de la Vierge n’est évoqué que dans le commentaire liturgique de Guillaume Durand.

La Visitation voit la rencontre de la Vierge et sa cousine Élisabeth enceinte du petit Jean Baptiste. Cette rencontre est une date importante dans la vie du Précurseur : c’est à cette occasion qu’il est rempli de l’Esprit saint ; par un tressaillement, il reconnaît une première fois Jésus comme le Messie, alors que tous deux sont encore in utero. Cet événement est donc relaté par tous les textes ; la scène de la Visitation est souvent représentée dans les ensembles d’images consacrées au Baptiste ou à sa naissance. Cependant, même dans des textes consacrés au Précurseur, la Vierge prend souvent la place d’honneur ; dans les images, c’est toujours le cas.

Les textes latins considèrent unanimement que la Vierge est restée auprès d’Élisabeth jusqu’à l’accouchement, et qu’elle a servi de gardienne d’enfant à Jean Baptiste ; les textes français, surtout ceux qui sont destinés aux plus simples, n’indiquent pas ce service rendu. Dans les images, la Vierge apparaît dans un rôle de sage-femme à partir du xive siècle. Soit elle se tient auprès de sa cousine qu’elle assiste, soit elle porte dans ses bras le nouveau-né. À cette époque, le motif est très rare et il s’agit toujours d’images sur lesquelles l’institution ecclésiale a le contrôle. Aux siècles suivants, le motif de la Vierge sage-femme se répand dans des images produites à l’initiative de laïcs, mais il ne s’impose pas et il subsiste des images de la naissance de Jean Baptiste en l’absence de la Vierge. Le Précurseur est donc placé dans une relation de dépendance plus que de parallélisme envers la Mère de Dieu.

Chapitre III
La famille du Baptiste

Les textes rappellent tous que Zacharie et Élisabeth étaient justes et observaient les lois de Dieu. Pourtant, ce vieux couple n’est guère donné en exemple, malgré la revalorisation du mariage qui a lieu au xiiie siècle. Rares sont les textes qui donnent des détails sur la vie affective et commune du couple. De manière surprenante, la sexualité fait l’objet de plus d’explications : certains textes latins considèrent d’après saint Ambroise de Milan que, si Élisabeth se cache lorsqu’elle est enceinte, c’est parce qu’elle a honte d’être enceinte, donc d’avoir connu le plaisir, à un âge avancé. Quelques-uns des textes destinés aux plus simples, loin de cette retenue, indiquent explicitement qu’Élisabeth et Zacharie s’unissent et que c’est de là qu’est engendré le petit Jean. Les images qui montrent le vieux couple sont relativement rares ; certaines mettent Élisabeth dans une position d’infériorité vis-à-vis de son mari. Les allusions iconographiques à la sexualité de Zacharie et d’Élisabeth sont plus rares encore ; comme on pouvait s’y attendre, on ne trouve pas d’images de l’union proprement dite.

La naissance voit apparaître, enfin, le petit Jean. Il devrait être un personnage central de cet épisode. Pourtant, il occupe souvent peu de place dans les récits et les images ; lorsqu’il a de l’importance, c’est toujours à cause de son rôle de dernier des prophètes et de Précurseur du Christ, qu’il joue surtout à l’âge adulte. Élisabeth est fréquemment mise de côté par les textes, parfois au profit de la Vierge. Dans les images, elle occupe au xiiie siècle une place importante, dans une position comparable à celle de la Vierge des Nativités du Christ ; aux siècles suivants, Zacharie apparaît dans les scènes de la naissance de Jean et prend progressivement la première place, aux dépens de sa femme. Celle-ci est donc progressivement exclue de son propre accouchement, au profit de son mari, de sa cousine et de son fils.


Conclusion

La fête de la Nativité de saint Jean Baptiste commémore les événements de la naissance miraculeuse du Précurseur ; elle n’est pas, semble-t-il, l’occasion d’un culte rendu à Jean Baptiste bébé. Pendant tout le début de la période étudiée, les gens d’Église gardent le contrôle des textes et des images qui sont produits à cette occasion, y compris lorsqu’il s’agit de commenter des pratiques laïques. À mesure que le temps passe, les laïcs prennent davantage d’initiatives dans ce domaine. La production des clercs et celle des laïcs semblent différer un peu : les premiers font plus volontiers preuve d’érudition à propos de la liturgie du Temple ; ils sont légèrement plus réticents à l’égard de la sexualité. Cependant, les laïcs suivent souvent les clercs. On le voit dans les liens de la Vierge avec le Baptiste : les clercs insistent sur l’honneur plus grand dont a nécessairement bénéficié la Mère de Dieu, et elle tend à prendre un rôle de plus en plus grand dans la naissance du petit Jean.


Annexes

Tableaux indiquant la répartition des images par période, par support et par type iconographique. — Carte des images monumentales. — Traduction du chapitre du Rational des divins offices de Guillaume Durand sur la fête de la Nativité de Jean Baptiste. — Édition de la messe et de l’office de cette fête suivant l’usage du diocèse de Paris. — Cinquante-neuf images.