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École des chartes » thèses » 2001

Correspondance de Jean-Victor Schnetz, directeur de l’Académie de France à Rome, de 1841 à 1846 et de 1853 à 1866

Édition commentée.


Introduction

Le musée du Château de Flers (Orne) a consacré en l’an 2000 une exposition au peintre Jean-Victor Schnetz, né à Versailles en 1787 et mort à Paris en 1870. Le public a pu suivre ainsi, dans l’ancienne demeure d’Antoine Schnetz, frère du peintre, le parcours d’un élève de David qui, par l’originalité et la force expressive de ses œuvres, conquit la gloire en pleine “ bataille romantique ”. Schnetz avait voyagé en Italie dans sa jeunesse et s’en était profondément épris ; entre les “ classiques ”, sectateurs des David, Regnault ou Gérard et les “ romantiques ”, dont le Salon de 1824 consacra le triomphe, le jeune peintre sut ouvrir une voie nouvelle unissant à l’idéalisation classique des personnages, l’humilité des modèles pris parmi les paysans et les brigands d’Italie. La nouveauté de ces œuvres appliquant les procédés de la peinture d’histoire à des thèmes contemporains et relevant du “ genre ” - ses héroïnes sont des pèlerines et des femmes de brigands ; ses héros, des bandits, des moines et des contadini- fit sa réputation. Les commandes ne manquaient pas à Paris, les récompenses se multipliaient, mais Schnetz brûlait de retrouver l’Italie. Il en eut l’occasion lorsque, après avoir été élu en 1837 membre de l’Académie des beaux-arts, il put remplacer Ingres à la tête de l’Académie de France à Rome.

Cette prestigieuse institution, fondée sous Louis XIV, accueillait en Italie les jeunes artistes titulaires du grand prix de Rome, qui venaient y parfaire leur art et leur culture au contact des vestiges de l’Empire romain et des oeuvres des maîtres de la Renaissance. Schnetz y exerça un premier mandat de 1841 à 1346, mais s’y plut tant qu’il chercha à en obtenir un second. En 1853, il prit à nouveau la direction de l’établissement ; son temps se terminait légalement à la fin de 1858, mais il obtint des prolongations jusqu’au mois de juin 1866. Il resta donc en poste pendant près de vingt ans : son directorat fut le plus long du xixe siècle.

Il n’était pas du propos de l’exposition de Flers de parler de son activité de directeur de la Villa Médicis, mais sa longévité exceptionnelle, l’amour qu’il portait à sa tâche ainsi que certaines circonstances de ses directorats - notamment les débuts de l’unité italienne, à partir de 1848, et la réforme de l’enseignement des beaux-arts en France par le décret du 13 novembre 1863 - font de cette partie de sa vie un sujet digne d’étude pour qui souhaite mieux connaître Jean-Victor Schnetz, comme pour qui s’intéresse aux méthodes et aux institutions de l’enseignement des beaux-arts dans la France du xixe siècle. Cette thèse se propose, dans la lignée du programme de publication de la correspondance des directeurs entamé par Georges Brunel et Isabelle Julia à l’Académie de France à Rome en 1979, d’éditer la correspondance de Jean-Victor Schnetz. Les lettres sont précédées d’un commentaire destiné à les placer dans leur contexte artistique, institutionnel et politique.


Sources

Les sources de cette édition se trouvent en trois lieux différents . à l’Académie de France, à Rome, aux archives de l’institut et aux Archives nationales, à Paris.

Les cartons de correspondance n° 45 (1841-1847), 63 (1853-1358), 64 (1858- 1863) et 67 (1964-1866) des archives de l’Académie de France à Rome, conservés à la Villa Médicis, contiennent, outre les règlements de l’Académie, la correspondance arrivée et les minutes des lettres envoyées, classées dans l’ordre chronologique.

Le directeur de l’établissement dépend conjointement, jusqu’en 1863, de l’Académie des beaux-arts et du ministère chargé des beaux-arts : il rend compte au secrétaire perpétuel de l’Académie des études des pensionnaires et au ministre de la gestion de l’établissement. Aussi trouve-t-on une partie de sa correspondance, adressée au secrétaire perpétuel, dans les archives de l’Académie des beaux-arts (cartons 5 E 29-34, de 1840 à 1847 ; 5 E 37-44, de 1863 à 1863). L’autre partie, la correspondance administrative, est conservée aux Archives nationales, dans la sous-série F21 ; les cartons concernant les directorats de Schnetz portent les cotes F21 589-601, contenant essentiellement les comptes, F21 607, pour les rapports sur les travaux des pensionnaires (1831-1879), F21 608-610, pour les dossiers concernant les pensionnaires (1808-1870), F21 612, pour ceux qui concernent les directeurs, et F21 613, pour des affaires diverses intéressant l’Académie, notamment la question des réformes de l’enseignement des beaux-arts. A partir de la fin de l’année 1863 et de l’abolition de la tutelle de l’Académie des beaux-arts sur l’Académie de France, la correspondance du directeur se trouve uniquement aux Archives nationales.

Ces sources ont été complétées, pour la correspondance, par des lettres privées de Schnetz et de ses connaissances provenant de l’Institut néerlandais (Fondation Custodia, collection Frits Lugt : dossiers Schnetz, Granet, Lebas, Baudry, Picot Ingres et Couder), ainsi que d’un recueil d’autographes inédits de Jean-Victor Schnetz, conservé par la bibliothèque de la Villa Médicis (ms 19) et réunissant dix-neuf lettres et billets.

Pour les activités intéressant l’Institut de France, nous avons également consulté les procès-verbaux de l’Académie des beaux-arts (2 E 9-13) ainsi que les registres de correspondance de l’Académie, sous les cotes 4 E 1 (1841-1860) et 4 E 2 (1861-1888).


Première partie
Commentaire


Le commentaire accompagnant l’édition de la correspondance de Jean-Victor Schnetz s’appuie sur une assertion de Henry Lapauze, historien de l’Académie de France à Rome au début du xxe siècle, qui, comparant Ingres à son successeur, soutenait que Schnetz “ borna son ambition à administrer et non pas à diriger l’Académie ”. L’opinion de Lapauze demande à être nuancée et discutée : Schnetz, s’il ne forma pas des disciples à l’Académie de France, exerça pleinement son rôle de directeur.

Chapitre premier
“ Administrer ”

Avant d’étudier, ou de juger, les capacités du directeur et l’activité de Schnetz à l’Académie de France, il faut connaître la personnalité de celui-ci, sa formation et la carrière qu’il avait derrière lui au moment où il arriva à la Villa Médicis. Mais il faut également définir les conditions pratiques de l’exercice de la fonction de directeur dans cet établissement, conditions qui ont peu varié jusqu’en 1863.

Jean-Victor Schnetz, membre de l’Académie des beaux-arts depuis 1837, n’avait pas obtenu le prix de Rome, mais il avait vécu déjà plus de douze ans en Italie. Il y avait des amis chez les brigands comme chez les princes - il fréquentait notamment les salons de la reine Hortense, où il se lia avec le futur Napoléon III. Ses relations et sa bonne connaissance de Rome le recommandaient particulièrement au ministre de l’intérieur pour le poste de directeur de l’Académie de France.

Le cadre institutionnel dans lequel s’insère l’activité du directeur est celui de l’enseignement des beaux-arts : l’Académie de France en est un lieu privilégié, réservé à la jeune élite de l’art français dans le cadre du grand prix de Rome. Intervient tout d’abord l’Etat, en la personne du ministre chargé des beaux-arts ; celui- ci dispose de divers moyens, allant de l’allocation de fonds à des établissements comme l’Ecole des beaux-arts de Paris ou l’Académie de France à Rome, à l’attribution de commandes, l’organisation de concours et d’expositions pour encourager et soutenir les artistes. L’enseignement des arts est également confié à une autre institution, émanant de l’Etat mais disposant d’une relative liberté d’action : l’Académie des beaux-arts. Dans le principe, le ministère chargé des beaux-arts et l’Académie doivent travailler de concert à promouvoir l’art français, l’un apportant les capitaux et l’autre se chargeant de recruter des professeurs, de choisir les programmes et de juger les travaux. Dans les faits, leurs activités sont si étroitement imbriquées qu’ils entrent parfois en concurrence. Ces tensions sont très sensibles à l’Académie de France à Rome, dont le directeur est nommé par le ministre sur la liste que lui présente l’Académie des beaux-arts, et dès 1850, on voit approcher l’heure de l’affrontement.

Après avoir défini les institutions de tutelle de l’Académie de France à Rome, il reste à observer les exigences de l’administration des beaux-arts envers le directeur. La gestion d’Ingres, qui abhorrait les tâches comptables, avait été catastrophique. Afin d’éviter que ne se reproduisent les mêmes erreurs, le ministère imposa à Schnetz des conditions de plus en plus strictes de comptabilité : on voit sous son directorat s’appliquer progressivement à l’Académie les règles de la comptabilité publique, l’annualité et l’unicité du budget, qui obligent le directeur à des contacts de plus en plus réguliers avec le ministère et lui demandent de plus en plus de temps. Mais Schnetz n’avait ni le personnel, ni la formation nécessaires pour être véritablement un bon administrateur : comme ses prédécesseurs, il était artiste et non comptable.

Chapitre II
“ Diriger ”

A la Villa Médicis, le directeur disposait, sur les jeunes artistes, de l’autorité que lui conférait la qualité de fonctionnaire, de celle, morale et artistique, que lui conféraient l’Académie des beaux-arts et sa propre réputation, ainsi que de celle que lui avaient déléguée les parents. Schnetz, qui arrivait à Rome pour remplacer Ingres, homme de talent et de charisme, sut très vite, néanmoins, gagner le respect et l’affection des pensionnaires. Les devoirs de sa charge, mal définis dans le règlement de l’Académie de France édicté par l’Académie des beaux-arts, lui laissent toute latitude dans ses rapports avec les pensionnaires en dehors de la surveillance des travaux obligatoires.

Schnetz faisait tout pour le bien-être des pensionnaires, qu’il appelait même “ ses enfants ”. Il savait que la pension de Rome était un moyen d’entreprendre une rapide et brillante carrière. Il prenait soin des malades et faisait preuve de beaucoup de pédagogie à l’égard des élèves, il les encourageait à s’épanouir dans la voie qui leur était propre, les conseillait sans excès, sans dirigisme ni laxisme. Son rôle n’était pas de les former, mais de les aider à mûrir leur talent.

Le directeur devait cependant rendre compte à l’Académie des beaux-arts de l’avancement de leurs travaux et de leur ardeur au travail. L’Académie, notamment son secrétaire perpétuel Raoul-Rochette, exigeait des résultats meilleurs chaque année et ne voyait des pensionnaires que le nombre, la qualité et la conformité de leurs envois avec le règlement. Schnetz connaissait, lui, leurs espoirs, leurs découragements, leurs efforts. Cette divergence de points de vue occasionnait parfois des tensions importantes entre le directeur et l’Académie des beaux-arts. Ces tensions aboutirent même, sous le premier directorat de Schnetz et au début du second, à des crises qui se résorbèrent assez vite, car Schnetz et son principal interlocuteur, Raoul-Rochette, étaient amis ; elles poussèrent néanmoins le directeur à restreindre au strict minimum sa correspondance avec l’Académie des beaux-arts. La personnalité forte, les convictions intransigeantes du secrétaire perpétuel n’y étaient pas étrangères et contribuèrent à éloigner Schnetz de la tutelle de l’Académie.

Non content de prendre grand soin des études de “ ses ” pensionnaires, Schnetz désirait leur faire profiter de ses nombreuses relations en Italie et leur assurer appuis et commandes : à cette fin, il ouvrait les salons de l’Académie de France aux hommes politiques, aux artistes et aux savants de Rome. Les pensionnaires venaient cependant de France, leur carrière les attendait à Paris et tout leur travail était orienté vers le Salon ; Schnetz cherchait à les défendre devant l’Académie des beaux-arts, les aidait à préparer leur avenir, leur prêtait une oreille attentive et voulait aider chacun selon ses possibilités. Il est difficile de ne pas le considérer comme un directeur à part entière, même s’il ne suit pas le modèle d’Ingres, auquel Henry Lapauze s’est attaché.

Chapitre III
Constantes et évolutions : Vingt années de directorat

Si Schnetz a pu être nommé pour un second mandat en 1853 et être prolongé ensuite pendant sept ans et demi, c’est qu’il satisfaisait fort bien aux vœux du gouvernement français et plaisait tout autant aux Italiens. Il était réputé pour ses bons mots et son humour ; il donnait à la Villa Médicis des bals et des réceptions où se croisaient les plus hauts personnages, ambassadeurs, princes et généraux ; il savait mettre en valeur auprès des étrangers l’Académie de France à Rome, dont il avait presque fait une seconde ambassade pour la gloire de son pays et de l’art français.

Mais Schnetz avait aussi les meilleures relations avec le gouvernement français et ses rapports de longue date avec la famille de l’empereur lui furent très utiles tout au long de son second directorat : il obtint, sans protestation de l’Académie des beaux-arts, huit prolongations de temps après la fin de son deuxième mandat. Schnetz se plaisait à la Villa Médicis au milieu des pensionnaires, mais il n’avait plus guère le temps de peindre et, surtout, fut confronté à des difficultés et à des changements d’importance. Autour de la Villa à la vie tranquille, l’Italie se soulevait et réclamait à l’Autriche son indépendance : les Français occupaient Rome depuis la première guerre d’indépendance, en 1849, et la seconde se déclara en 1857. Ces circonstances extraordinaires, jointes à l’appui des ambassadeurs successifs de France auprès du Saint-Siège, furent les causes avouées de son maintien en poste. Schnetz soutenait le prestige de la France à l’étranger ; il veillait à la bonne tenue des pensionnaires et au respect des privilèges de l’Académie en ces temps troublés.

A la Villa, rien ne changea jusqu’au décret du 13 novembre 1863 : celui-ci ôtait à l’Académie des beaux-arts, entre autres, la tutelle de l’Académie de France à Rome, qui ne dépendait plus que du ministre. La polémique s’empara même de la Villa Médicis, les pensionnaires s’agitaient. Mais Schnetz resta en poste. On peut trouver à cela plusieurs raisons et, tout d’abord, l’appui de l’empereur ; on peut penser que la réputation de Schnetz à Rome le servit auprès du ministre, mais on peut également considérer que Schnetz fut prolongé parce que, consciemment ou non, il avait préparé la mainmise de l’Etat sur l’enseignement des beaux-arts. En effet, après quelques mésententes avec l’Académie des beaux-arts, dès 1845, il choisit de s’adresser à elle le moins possible, de demander sans sa médiation l’avis du ministre pour certaines améliorations qu’il pensait nécessaire d’apporter à l’Académie de France. Le ministre, qui n’avait pas les convictions doctrinaires de Raoul-Rochette, accédait facilement à ses requêtes et en vint même, en 1847, à qualifier l’Académie des beaux-arts de “ simple corps consultant ”. Les arguments de la crise étaient prêts dès les années 1850.


Conclusion

En 1866, Jean-Victor Schnetz quitta la Villa Médicis à contrecœur. Il lui avait voué sa vie et souhaitait y mourir. Il se rendit à Paris comme en exil. Mort le 15 mars 1870, il eut la chance de ne pas voir ce qu’il n’aurait pas manqué de qualifier, non sans humour cependant, de “ sacrilège ” : les Piémontais à Rome et l’élévation de Rome au rang de capitale du royaume d’Italie le 1er juillet 1871. Mais il ne vit pas non plus l’abrogation du décret du 13 novembre 1863 et le retour de l’Académie de France, au début de la III e République, dans le giron de l’Institut, ce qui lui aurait pourtant fait grand plaisir. Il avait presque accompli son vœu de rester vingt ans à la Villa Médicis, à laquelle il avait sacrifié jusqu’à la peinture mais, paradoxalement, sa longévité en poste avait aidé à poser les bases de la réforme honnie de 1863.

Sa correspondance se lit comme le reflet de ses efforts pour faire de l’Académie de France la plus prestigieuse institution de la France à l’étranger pour l’honneur de l’art français et, surtout, comme le témoignage d’un homme qui sacrifia la gloire et la postérité à son amour de l’Italie et de la Villa Médicis, sur le Pincio.


Édition

Le grand nombre des lettres conservées sur une période de plus de vingt années rendait difficile une édition exhaustive. Ce sont les préceptes de sélection présidant à l’édition de nouvelle série de la Correspondance des directeurs de l’Académie de France à Rome qui ont été suivis : certaines lettres intéressant l’histoire de la Villa Médicis en elle-même ou le détail des comptes ont été laissées de côté de manière à illustrer essentiellement l’histoire de la gestion de Schnetz à l’Académie de France. Mais des lettres amicales provenant de collections d’autographes ont été ajoutées à la correspondance administrative, afin de montrer de Jean-Victor Schnetz l’homme public et le particulier. Au fil de la lecture se dévoile un administrateur patient, malgré ses erreurs, un artiste sympathique et ouvert, un pédagogue épris de son travail et désireux de faire au mieux pour les pensionnaires, un directeur, enfin, au sens plein du terme.


Annexes

Précis biographique donnant des détails sur des proches de Schnetz. - Listes des pensionnaires, des ministres chargés des beaux-arts, des ambassadeurs de France auprès du Saint-Siège et des papes pendant les directorats de Schnetz. - Index des noms de personne, de lieu et d’institution.


Pièces justificatives

Règlements de l’Académie de France à Rome (1835, 1846). - Tableaux comparatifs accompagnant les envois des pensionnaires. - Inventaires de la bibliothèque et de la galerie des plâtres de l’Académie de France à Rome (1866).


Illustrations

Portraits de Jean-Victor Schnetz par François-Joseph Navez et par Jean-Jacques Henner (1861). - Vues et plan de la Villa Médicis à Rome. - Tableaux et dessins de Jean-Victor Schnetz : Etude de jeune homme(s. d.) ; La sorcière(s. d.) ; Caïn(1817) ; Vœu à la Madone(1826) ; Episode du sac de la ville d’Aquilée par Attila en 452(1845) ; Pâtre de la campagne romaine(1855) ; Jésus et les petits enfants(1855) ; Judith(1853) ; Les baigneuses(1860) .- Tableaux et dessins de Théodore Géricault, comparés à certaines oeuvres de Schnetz : Paysan romain debout tenant un enfant dans ses bras(s. d.) ; Portrait d’homme âgé, dit le naufragé(s. d.). ­ Œuvres de pensionnaires de l’Académie de France : Jean- Baptiste Carpeaux, Jeunes Gens dansant la tarentelle dans la baie de Naples(v. 1856) ; Jules-Elie Delaunay, Naples(1857) ; Jean-Jacques Henner, Vue du cap Campanella, depuis Capri(s. d.) ; William Bouguereau, Retour des moissons(s. d.).