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Michel Butor et ses artistes : livres manuscrits (1968-1998)


Introduction

Michel Butor présente la particularité d’être à la fois très connu et mal connu. En effet, il est l’un des écrivains du Nouveau Roman les plus célèbres dans le monde, et en même temps le plus mal interprété. L’étiquette de « Nouveau Romancier » qui lui fut appliquée dès ses débuts est réductrice. On oublie que l’écrivain est aussi l’auteur d’essais, de poésie et de livres d’artistes, dont des livres manuscrits, réalisés depuis maintenant trente ans avec une cinquantaine d’artistes contemporains. Ces livres manuscrits se trouvent dans une situation paradoxale : extrêmement abondants (on en compte environ trois cents), ils sont quasiment inconnus du grand public, voire des collectionneurs, ce qui contraste étrangement avec la célébrité persistante de La Modification.

Or, ces livres manuscrits sont particulièrement significatifs dans la production butorienne, car ils accompagnent le retour progressif de Michel Butor vers le genre littéraire qu’il avait pratiqué à ses débuts : la poésie. Sur le plan de l’histoire du livre illustré, Michel Butor inaugure avec eux un type de livres plus proches des poèmes-tableaux que des livres (puisque leur tirage très restreint ne dépasse généralement pas les quinze exemplaires), tout à fait originaux par la méthode de création utilisée, l’écrivain « illustrant » d’un texte une image, et non l’inverse, et par le statut assigné aux textes. Malgré l’importance de ces livres, aucune étude sérieuse n’a été menée à leur sujet. Il s’agit donc de combler cette lacune très regrettable pour les études butoriennes, comme pour l’histoire du livre de luxe contemporain. A cette fin, il fallait établir le premier catalogue raisonné des livres manuscrits de Michel Butor.

La question du rapport entre le texte et l’image dans les livres manuscrits apparaît comme essentielle, ainsi que celle des apports que représente une telle collaboration pour chacun des partenaires. Il convient également de s’interroger sur la place des livres manuscrits de Michel Butor dans le paysage des livres d’artistes contemporains.


Sources

La quasi totalité des quelque trois cents livres manuscrits se trouve encore chez l’écrivain et chez les artistes. Leur étude a donc nécessité l’autorisation des uns et des autres de consulter ces livres à leur domicile. Certains artistes n’ayant pas encore fait l’objet d’une bibliographie abondante, un certain nombre d’entretiens avec eux ont permis de reconstituer leur parcours artistique.

Le dépouillement du fonds Michel Butor à la bibliothèque municipale de Nice et de la correspondance reçue par l’écrivain jusqu’en 1991, conservée au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, éclairent sur le processus de création des livres, ainsi que sur les relations de l’écrivain avec ses artistes.

Enfin, les nombreuses réflexions de Michel Butor sur le livre, publiées notamment dans la série des Répertoires, aident à mieux comprendre ce qui a poussé l’écrivain à réaliser ce genre de livres.


Première partie
Michel Butor à la rencontre de ses livres manuscrits


Chapitre premier
Biograhie intellectuelle de Michel Butor

Michel Butor est né le 14 septembre 1926 à Mons-en-Barœul, dans le nord de la France, dans une famille de huit enfants. Attiré par la musique et la peinture, il montre cependant des dons précoces pour l’écriture et passe une grande partie de son adolescence à écrire des poèmes. Introduit très tôt dans le milieu littéraire parisien, il fréquente les surréalistes, grâce à Michel Carrouges, et publie un certain nombre d’articles consacrés à Joyce et à Max Ernst, tout en poursuivant des études de lettres et de philosophie à la Sorbonne.

Devenu professeur, il décide de s’éloigner de Paris, pour commencer véritablement à écrire. Il part pour l’Egypte en 1950, puis à Manchester en 1951. C’est là qu’il écrit son premier roman. Passage de Milan, qui paraît en 1954, suivi en 1956 de l’Emploi du temps. Il est aussitôt assimilé au groupe des « Nouveaux Romanciers » et obtient la consécration dès 1957, année où il se voit décerner le prix Renaudot pour La Modification.

Son quatrième roman. Degrés, publié en 1960, est aussi le dernier. Michel Butor abandonne en effet ce genre pour se lancer dans l’exploration d’autres formes littéraires. Son premier séjour aux Etats-Unis semble avoir été décisif à cet égard. Fasciné par ce pays, il écrit un ouvrage absolument moderne, Mobile, faisant référence à Calder, qui déroute le public et la critique. A partir de cette date, le divorce entre l’écrivain et la critique ne cesse de s’accentuer, tandis que Michel Butor, de plus en plus tenté par une forme de totalité, poursuit une recherche audacieuse sur la forme du livre, notamment avec Boomerang, en 1978. Sa littérature devient le reflet de ses nombreux voyages à travers le monde. Il arrête finalement sa course à Genève, où il enseigne à l’université, jusqu’à sa retraite.

Tandis que Michel Butor abandonne le roman, il renoue peu à peu avec la poésie. Cette amorce se réalise grâce aux peintres qui lui demandent d’écrire un texte, le plus souvent poétique, à partir de leurs images. Le premier livre illustré que réalise Michel Butor s’intitule Rencontre. Daté de 1962, il est le fruit d’une collaboration avec le peintre chilien Enrique Zanartu. Depuis lors, l’écrivain compte à son actif plus de huit cents livres illustrés. A partir de 1968, il conçoit un type bien particulier de livres illustrés, des livres manuscrits, qui lui permettent de se passer d’éditeur. Le nombre de ses collaborations ne cesse de croître, au point que le livre manuscrit devient chez Michel Butor une véritable spécialité.

Chapitre II
Les artistes de michel Butor : Présentation générale

De 1968 à 1998, quarante-neuf artistes ont réalisé des livres manuscrits avec Michel Butor. Si ces artistes sont divers du point de vue de leur discipline artistique (peinture, gravure, sculpture, photographie, collages), de leur notoriété et de leur nationalité, ils sont unis par un même amour du livre et par la conviction de la complémentarité de l’image et de l’écriture. Il semble que l’on peut distinguer cinq  types d’attitudes à l’égard des livres manuscrits.

Les premières collaborations  — Les premiers artistes à avoir travaillé avec Michel Butor sont aujourd’hui des artistes reconnus, comme Pierre Alechinsky, qui exécuta avec Jacques Hérold et Bernard Dufour, le premier livre manuscrit reproduit par insolation, Tourmente, en 1968. Trois autres artistes ont véritablement initié l’écrivain au livre manuscrit. Il s’agit de Jiri Kolar, qui fit prendre conscience à Michel Butor des possibilités plastiques de l’écriture, grâce à ses collages ; de Jacques Hérold, qui, avec Gregory Masurovsky, incita l’écrivain à intervenir directement sur l’œuvre même ; et d’Ania Staritsky, qui lui démontra que le livre entièrement manuscrit était possible. A cette liste d’artistes de la première heure, s’ajoutent Henri Maccheroni et André Villers. Malgré l’ancienneté de leurs relations, ces artistes ont réalisé peu de livres manuscrits avec Michel Butor.

Deux champions du livre manuscrit : Julius Baltazar et Bertrand Dorny  — Célèbres au départ pour leur peinture et leurs gravures, Julius Baltazar et Bertrand Dorny se consacrent au livre manuscrit depuis une quinzaine d’années environ et s’affirment dans le monde de la bibliophilie contemporaine comme deux grands maîtres. Le premier peint directement sur le livre, le second charge d’une émotion poétique inédite ses collages de papiers ordinaires. Julius Baltazar compte à son actif soixante-dix-huit livres manuscrits, Bertrand Dorny, cinquante-deux.

Le cas des jeunes artistes  — Julius Baltazar et Bertrand Dorny représentent pour certains jeunes artistes un modèle à suivre. C’est le cas, par exemple, de Jean-Pierre Thomas qui, depuis 1997, a réalisé cinq livres manuscrits avec Michel Butor. D’autres ont déjà derrière eux un nombre très important de livres, comme Joël Leick, qui en compte quarante-et-un depuis sa première collaboration avec Michel Butor, en 1993. Ces artistes veillent, cependant, à ne pas sacrifier leur peinture aux livres.

Quelques artistes moins prolixes  — D’autres artistes, malgré des relations anciennes avec Michel Butor, ont réalisé des livres avec lui de façon modérée : ainsi les peintres James Guitet, Patrice Pouperon, Anne Walker, Pierre Leioup, François Garnier, ou le photographe Maxime Codard. Pour la plupart d’entre eux, ces artistes travaillent régulièrement, avec un réseau d’écrivains, parfois les mêmes, tels Bernard Noël ou Eugène Guillevic.

Des cas isolés  — Enfin, un petit nombre d’artistes ne se sont lancés qu’une seule fois dans l’aventure avec Michel Butor. Par esprit de curiosité, ou pour marquer une rencontre, ces artistes, comme Marc Jurt ou Jean-Pierre Plundr, proposent à l’écrivain de dialoguer avec eux par le biais du livre manuscrit. Cela ne signifie pas forcément que leur histoire s’arrête là. Bien souvent, ils continuent leur collaboration avec Michel Butor sous d’autres formes.

Chapitre III
Présentation des livres manuscrits de Michel Butor

Les deux cent quatre-vingt-trois livres manuscrits de Michel Butor s’apparentent par beaucoup de leurs traits au livre illustré de luxe traditionnel ­ notion par ailleurs problématique ­, tout en l’enrichissant et le nuançant par un certain nombre d’aspects. Tout d’abord, ce sont des livres très divers en matière de papier (allant du papier le plus luxueux au papier le plus commun), de format, de tirage, d’illustration et de pliage. De plus, ces livres sont déjà peints, gravés et apprêtés, lorsqu’ils sont présentés à Michel Butor. Enfin, ces livres écrits à la main directement par l’écrivain sont souvent réalisés en plusieurs exemplaires distincts, voire complémentaires. Pour rendre compte de la diversité de ces livres, on peut tenter une première typologie.

Livres de luxe, classiques dans la mise en page  — Ces livres aux papiers luxueux sont caractérisés par la juxtaposition du texte et de l’image, rappelant parfois le livre à frontispice, comme dans certains livres de Julius Baltazar.

Les livres « simultanés » : les mots dans la peinture  — Evoquant La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehane de France, de Blaise Cendrars et Sonia Delaunay, certains livres, généralement pliés en accordéon, racontent par leurs peintures ou leurs collages continus leur propre histoire. Ils sont destinés à être embrassés d’un seul coup d’œil et rappellent l’esthétique de l’affiche. Michel Butor les effleure de quelques mots tracés à la plume, sur leurs bords seulement si aucune indication n’a été prescrite par l’artiste. C’est le cas par exemple des livres d’Anne Walker.

Les livres aux «formes insolites »  — On peut ranger dans cette catégorie à la fois les livres-objets, qui, pour certains, obéissent à l’esthétique de l’assemblage, à la Duchamp, et les livres aux formes originales, comme le livre-rouleau ou le livre en forme d’éventail.


Deuxième partie
L’écriture dans la peinture


Chapitre premier
Etude des rapports entre texte et image

Processus  — Le livre manuscrit est une œuvre de commande de la part de l’artiste qui invite Michel Butor à écrire à côté de la gravure, de la photographie, des collages, mais aussi, dans certains cas, directement sur la peinture même. Plusieurs raisons se présentent pour expliquer cette confiance absolue que manifestent les artistes à l’égard de l’écrivain, dont l’intervention peut être vécue comme une forme d’intrusion, voire de dépossession. Michel Butor n’est pas un intrus ordinaire. Avant d’écrire directement sur l’œuvre peinte, il a beaucoup écrit « sur » la peinture, puis « avec » la peinture, comme dans Litanie d’eau, où son texte poétique mime les mouvements des vagues gravées par Gregory Masurovsky en 1967. Enfin, il ne faut pas sous-évaluer la veine plastique de Michel Butor, qui a lui-même une activité artistique importante.

Différents types de rapports entre texte et image  — Le genre des livres illustrés suscite souvent un discours impressionniste, qui élude une véritable analyse. Si trois types d’illustration sont généralement admises ­ illustration de type « littéral », de type métaphorique et de type décoratif ­, seul le type métaphorique correspond aux rapports qui régissent le texte et l’image dans le livre manuscrit de Michel Butor, sans toutefois être totalement satisfaisant. L’écrivain ne se contente pas d’interpréter l’image, mais il la transpose, pour rendre en mots l’effet que cette dernière produit sur le spectateur. Il ne s’agit donc pas d’interprétation, mais de fidélité à l’essence de l’image, qu’il a su reconstituer grâce à l’agencement magique des mots. Le terme baudelairien de correspondance semble particulièrement heureux pour rendre compte des rapports qu’entretiennent l’image et le texte dans les livres manuscrits de Michel Butor.

Le statut du texte  — En même temps, Michel Butor se lance un nouveau défi : aussitôt que le livre est terminé, il cherche à détacher le texte de l’image et à lui donner une seconde vie. Cette démarche surprenante aux yeux de certains artistes demande un nouveau travail sur les textes, qui doivent donner à voir les images manquantes. Cette esthétique révèle que pour Michel Butor, une œuvre est toujours à l’œuvre, toujours en train de s’accomplir, et que le texte ne saurait être confiné aux limites étouffantes d’un livre. Le texte est sans cesse en mutation, comme s’il échappait au créateur lui-même.

Chapitre II
Donnant donnant

Apports pour les artistes  — Si beaucoup d’artistes affirment qu’ils ne voient pas un grand changement dans leur art depuis qu’ils travaillent avec Michel Butor, certains reconnaissent cependant que cette manière de travailler, qui les incite à anticiper l’intervention de Michel Butor, fait partie intégrante de leur esthétique.

Ils considèrent les livres manuscrits comme un terrain d’expérimentation pour leur peinture et comme un témoignage d’un moment précis de leur recherche esthétique.

Apports pour Michel Butor  — L’écrivain a trouvé dans les livres manuscrits un véritable laboratoire pour sa recherche sur l’écriture et, notamment, pour un genre qu’il avait pratiqué à ses débuts : la poésie. Il avait un peu honte de sa poésie de jeunesse, tenue pour trop facile, et il fallut bien des détours et des contraintes pour forcer son inspiration poétique. Il imagina d’abord des « machines à créer des poèmes », comme une série de cartes perforées qui lui permirent d’écrire Une chanson pour Don Juan. Les artistes qui lui imposent des univers très variés, qu’il faut traduire le plus fidèlement possible, ont en quelque sorte remplacé ces « machines ».

La poésie de Michel Butor est très originale dans la forme, car elle procède par matrice engendrant de multiples possibilités de poèmes, grâce à un travail de combinatoire. Elle relève de l’esthétique du catalogue, où le mot a un pouvoir incantatoire très fort. Non rimée, elle célèbre le quotidien dans toute sa banalité et sa beauté nue, avec ses heurs et ses malheurs.

Chapitre III
Les sources des livres de Michel Butor : le spectre du surréalisme

Une source principale : le surréalisme  — La collaboration entre écrivains et peintres et la célébration de la correspondance entre les arts rappellent naturellement la période du surréalisme où de telles pratiques et idées se sont épanouies avec le plus de force et de bonheur. Michel Butor a fréquenté ce milieu ; il a beaucoup admiré les livres de Max Ernst, comme La Femme cent têtes. L’antériorité de l’image par rapport au texte dans le livre illustré, très rare, a été travaillée par Eluard et Ernst. Enfin, le divorce du texte et de l’image est en réalité assez fréquent dans les livres illustrés de luxe.

Les autres sources  — Le retour à l’écriture manuscrite, dont on a des exemples fameux, comme Jazz de Matisse, outre qu’il fait référence aux manuscrits médiévaux, est une façon de laisser apparaître la trace intime de la main, avec toutes les hésitations que trahit l’écriture. Dans le choix de la mise en page, le modèle de Mallarmé se profile, tandis que les formes des livres révèlent l’influence de Duchamp et des livres japonais.


Troisième partie
Le livre en mouvement


Chapitre premier
Hors des circuits traditionnels de l’édition et de la distribution

Une édition quasi clandestine  — Pour le livre manuscrit, l’artiste est lui-même son propre éditeur et s’inscrit de ce fait dans un circuit parallèle, quasi clandestin. La réalisation de ces livres n’obéit guère à des motivations financières, car les artistes qui les ont amoureusement confectionnés éprouvent des réticences à s’en séparer. Seuls quelques exemplaires sont destinés à la vente, pour les collectionneurs et les bibliothèques. Le livre manuscrit est en réalité plutôt considéré comme un pacte d’amitié entre l’écrivain et l’artiste, et comme un champ d’expérimentation.

Pourquoi ce choix ?  — Plusieurs raisons peuvent expliquer ce choix. Faire des livres illustrés manuscrits est une réponse à la crise actuelle de l’édition du livre de luxe. De plus, face à la pusillanimité des éditeurs, les artistes ont trouvé là une manière d’exercer leurs talents en toute liberté. Les règles n’existent plus, seuls comptent l’envie, la fantaisie et le plaisir.

Chapitre II
Les métamorphoses du livre

Michel Butor et son rêve du livre  — Dès 1964, Michel Butor avait annoncé la fin du livre traditionnel, concurrencé par les nouveaux moyens de conservation du texte, beaucoup plus efficaces, tel que l’ordinateur. Mais, au lieu de s’en lamenter, l’écrivain y voit une formidable occasion de regarder de façon plus attentive cet objet devenu transparent : le livre. Selon lui, cette menace sur le livre incite à explorer « la physique » du livre, afin de rendre celui-ci encore vivant. Faire des livres d’artistes représente l’un des modes éventuels d’exploration des possibilités du livre. Michel Butor démontre que l’on peut faire de beaux livres, destinés à être contemplés, touchés, goûtés, sans pour autant valoir cher. Le « luxe pauvre », en somme, est sa pratique en même temps que son rêve.

Quelles lectures pour ce livre à venir ?  — La recherche que mène Michel Butor sur la forme du livre entraîne celle sur la forme du texte. L’écrivain peaufine le principe de la simultanéité dans le livre, ce qui appelle un nouveau mode de lecture, non linéaire. Il faut lire certains livres manuscrits de Michel Butor, où l’image et le texte se conjuguent pour produire un effet visuel singulier, comme un tout inséparable. Cet exercice suppose de la part du lecteur de Michel Butor une grande disponibilité et un certain loisir.


Conclusion

Parmi les écrivains d’aujourd’hui qui réalisent des livres d’artistes, Michel Butor est sans doute le plus ancien. Il n’est donc pas exclu qu’il ait un tant soit peu influencé ses émules. Mais ce qui distingue Michel Butor des autres écrivains est assurément le nombre impressionnant de ses partenaires, aux personnalités et aux esthétiques différentes, et la constance, voire la boulimie, qui caractérisent son travail. Enfin, sa méthode de travail ainsi que le statut qu’il assigne au texte sont tout à fait originaux. Le problème essentiel posé par ce type de livres est bien celui de leurs lecteurs. Ces livres sont destinés avant tout à l’écrivain et à l’artiste, puis à quelques heureux bibliophiles, et enfin, à quelques bibliothèques. Sont-ils destinés à rester dans une stricte confidentialité ? Pour le bonheur des chercheurs et du grand public, il faut fermement espérer que non.


Pièces justificatives

Extraits de la correspondance adressée à Michel Butor par Ania Staritsky (1971-1973) concernant Une chanson pour Don Juan(Bibliothèque nationale de France, département des manuscrits). ­ Deux poèmes de jeunesse de Michel Butor. ­ Brouillon autographe de , texte écrit pour Julius Baltazar en 1980 (bibliothèque municipale de Nice).


Annexes

Catalogue raisonné des livres manuscrits de Michel Butor (1968-1998). ­ Entretien avec Michel Butor. ­ Entretiens avec douze artistes. ­ Liste des artistes ayant réalisé des livres manuscrits. ­ Tableaux : quelques repères rapides sur les principaux artistes. ­ Deux graphiques montrant l’évolution de l’œuvre de Michel Butor.


Dossier iconographique

Un portrait de Michel Butor. ­ Dix planches illustrant la typologie des livres manuscrits de Michel Butor.